De nombreux experts ont déjà été reçus par le gouvernement lors des rencontres avec les partenaires sociaux. Suite à la réunion avec les walis, le Premier ministre? Abdelmalek Sellal, a annoncé une rencontre experts-gouvernement le 15 septembre 2015 à Djenane El Mithak qu'il présidera dans le cadre du Conseil économique et social. De nombreux experts ont déjà été reçus par le gouvernement lors des rencontres avec les partenaires sociaux. Mais est-ce que leurs propositions iront dans le sens des besoins de l'Algérie en 2015 et au-delà? L'un des experts écoutés sur la scène nationale est Chems Eddine Chitour, qui est revenu dans un entretien à l'APS en avril 2015, sur les défis de l'Algérie. Selon lui, l'Algérie doit aller vers un développement durable en utilisant rationnellement ses ressources pétrolières dans la mise en oeuvre d'une transition énergétique. Il avait même organisé une journée d'étude centrée sur la transition énergétique avec des élèves ingénieurs de l'Ecole Polytechnique. La journée organisée sous l'égide du Premier ministre avait pour ambition de faire un plaidoyer pour une transition énergétique multidimensionnelle qui ne pourrait réussir que si la société entière adhère à cette nouvelle vision du développement durable «qui nous recommande une sobriété énergétique qui se traduirait par des économies d'énergie, une utilisation pondérée des énergies fossiles, un plan Marshall des énergies renouvelables». Selon lui, l'objectif est de sortir de la rente d'une façon intelligente et du même coup laisser un viatique pour les générations futures. C'est d'ailleurs l'un des objectifs de la politique du gouvernement. Les experts ont aussi été invités à la présidence de la République dans le cadre des consultations sur la Constitution. Abderrahmane Mebtoul figure parmi ces personnalités qui ont indiqué qu'ils privilégiaient les intérêts supérieurs de l'Algérie. Ayant été officiellement invité à la prochaine rencontre, il a donné son accord de principe, avec certaines réserves, pour y participer alors que son diagnostic et ses propositions de sortie de crise sont largement connues et publiées au niveau national et international. Il a rappelé depuis plusieurs années qu'avec les tensions géostratégiques aux frontières la baisse du cours des hydrocarbures qui sera de longue durée, l'Algérie a besoin d'une confiance retrouvée, une symbiose Etat-citoyens, tenant compte des différentes sensibilités, source d'enrichissement mutuel. Il prône aussi un langage de vérité et un Front interne solide regroupant toutes les forces politiques, sociales et économiques, sans exclusive. Il espère que cette rencontre ne sera pas tenue avec les mêmes experts qui ont proposé de fausses solutions et induit en erreur les plus hautes autorités du pays avec des idées générales peu opérationnelles, déconnectées tant des réalités locales qu'internationales. De son côté, l'économiste Mustapha Mekidèche a souligné que l'Algérie est appelée à lancer en urgence des réformes structurelles pour faire face aux vulnérabilités de l'économie nationale suite notamment à la forte chute des prix du pétrole. Selon Mekidèche, il est impératif de procéder à des arbitrages urgents et de lancer des réformes structurelles «pour assurer non seulement notre sécurité énergétique à long terme mais aussi pour financer un nouveau modèle de croissance». C'était lors d'une conférence organisée par l'Institut national des études stratégiques globales (Inesg) sur la sécurité et la transition énergétique en Algérie. Selon lui, la chute des prix du pétrole met sous forte pression financière la transition économique, rappelant le creusement du déficit budgétaire et les prélèvements de plus en plus importants opérés sur le Fonds de régulation des recettes (FRR).