Chabane Lounakel, DG de l'Enrs: pour une meilleure utilisation des potentialités internes En donnant à chaque fois la parole à ceux qui font l'histoire, elle contribue pour beaucoup à la démystification du projet de société conçu par les forces hégémoniques occidentales pour mieux diluer «les damnés de la terre» dans une mondialisation à sens unique. Informer, éduquer, cultiver et divertir tel semble être le crédo de la Chaîne III de la Radio algérienne. Des objectifs particulièrement ambitieux, certes, mais qui relèvent, de l'avis même de Chabane Lounakel, directeur général de l'Entreprise nationale des radios sonores (Enrs), d'un cahier des charges scrupuleusement honoré. De belle manière depuis ces dernières décennies, convient-il de souligner, grâce à une ouverture tangible sur les aspirations citoyennes et un souci de professionnalisme particulièrement aiguisé. La Chaîne III, que dirige notre confrère Chadli Boufaroua, c'est un peu, s'il est permis de paraphraser Aïcha Kassoul, «un monde qui nous rassemble parce qu'il nous ressemble». Bien qu'elle se soit séparée de producteurs et de consultants de renom, cela au profit d'une meilleure utilisation des potentialités internes décidée par Chabane Lounakel, elle nous propose pour la saison 2015/2016 une grille particulièrement intéressante où 80% des émissions seront reconduites dont certaines ont déjà forcé l'admiration des auditeurs tant par leur contenu que par leur signifiant. A l'image de L'histoire en marche de Mériem Abdou, Djalil Lakhdar et Samiha Hali, une émission qui force à chaque fois l'admiration tant par son énoncé que par sa liaison à l'actualité internationale. En donnant à chaque fois la parole à ceux qui font l'histoire, elle contribue pour beaucoup à la démystification du projet de société conçu par les forces hégémoniques occidentales pour mieux diluer «les damnés de la terre» dans une mondialisation à sens unique. Axé sur la quotidienneté, Point de vue de Nabila Lamani et Hakim Abdelghafour revient cette année avec plus de détermination, à un moment où la mobilisation de toutes les forces vives de la Nation pour juguler la crise devient primordiale. Pour cela, la nostalgie est de mise puisque les exemples d'Hier j'avais 20 ans, l'émission concoctée par Can et Nadia Younès, seraient d'un grand secours à une société dont le patriotisme s'effiloche chaque jour davantage. Une société qui a encore besoin du Papier bavard de Youssef Saïah et de Amine Louli pour mieux renouer avec le sacrifice de nos aînés tels que restitués par Fach Hadou de Souad Inal, Rachida Moncef et Fatima Sabri et Bd des Martyrs de Malika Lafer et Fatima Sabri. Et de mieux Comprendre l'Islam avec Kamel Chekkat, Malika Lafer et Abdou Sayeh pour échapper aux discours des faux dévots qui ne militent nullement pour une transformation objective et éclairée de la société algérienne. Stéthoscope de Celia Labou et Souad Medja sera de la partie puisque cette émission a été conçue pour veiller à notre bonne santé au même titre qu'Impact de Hamid Belcaçam qui, contre vents et marées, entend nous familiariser avec son sacerdoce à l'effet de nous permettre «d'améliorer notre environnement, de préserver la planète et de développer l'économie verte». Va savoir si Hayet Eddine Khaldi et Souad Medja vont parvenir à démontrer qu'humour et sciences font bon ménage, à un moment où les services de l'information et Matin sport de Maâmar Djebbour nous rappellent qu'il est l'heure de prêter une oreille attentive à L'Invité de la Rédaction de Souhila El Hachemi. Malgré les dures épreuves liées au décès de son attachante mère, Narriman Sadouni nous propose un Forum d'accès libre de la culture dans une sorte de Diwan merveilleusement concocté, dans une perspective maghrébine, par Amel Feddi et Amine Feddala généreusement servis en Kahwa ou Latey par Sid Ali Driss et M'hamed Toualbi. La fraîcheur et la jeunesse seront au rendez-vous aussi grâce aux infatigables Yazid Hammadouche et Lamine Belhameurlaine dont le Serial Taggeur continue à rendre justice à de jeunes créateurs et musiciens victimes, s'il en est, de l'incompréhensible indifférence des clercs. De l'avis de Aïcha Ameur, sous-directrice de la production, la Chaîne III c'est aussi et surtout une radio citoyenne. Ne serait-ce qu'à travers la promotion de l'emploi à travers deux fils rouges, la lutte contre le sida, la mise en valeur de l'environnement, la détection de talents et la prévention routière, le tout porté par des Voix d'Algérie de Camilla et Nadjib Bouteldja, en Turbo music s'il vous plaît grâce à Amina Aissi, et surtout Rihet El Bel poétiquement concoctée par Rym et Karim Belkacemi. C'est, à l'évidence, toute l'actualité culturelle vue autrement dans le cadre de la République des Arts dirigée par Thouraya Ayed, Anissa Batel et Abdelghani Boudriès. Comme diraient Karim Amiti et Hind Djehia: «A bon entendeur, salut!».