Les exportations des hydrocarbures ont baissé de plus de 17 milliards de dollars entre le mois de janvier et le mois d'août 2015. Ca ne s'arrange pas. Après une lune de miel qui a duré quelques années tout de même entre l'Algérie et son pétrole, c'est l'amour vache. L'or noir lui en fait voir de toutes les couleurs. Le pays a le vague à l'âme. Les prix du pétrole restent à un niveau trop bas et ne laissent aucun répit à l'économie nationale qui, sans sombrer prend incontestablement l'eau de toutes parts. Pour éviter le naufrage, l'Algérie sera contrainte de continuer à puiser dans son bas de laine. Une bouée de sauvetage qui risque d'être percée et de n'être d'aucun secours si la violence de la tempête ne retombe pas. Pour le moment, la «météo» demeure défavorable. Que dit-elle? «La balance commerciale a enregistré un déficit de 9,06 milliards de dollars durant les huit premiers mois de l'année 2015, contre un excédent de 4,32 milliards de dollars à la même période de 2014», ont annoncé hier les douanes algériennes citées par l'APS. «De janvier à août dernier, les exportations se sont établies à 26,36 milliards de dollars (mds usd) contre 43,69 mds usd à la même période de 2014, soit une chute de 39,67%», indiquent les statistiques rendues publiques par le Centre national de l'informatique et des statistiques des douanes. Une conséquence directe de la dégringolade des prix du pétrole qui ont perdu plus de 50% de leur valeur depuis la mi-juin 2014. Une saignée! Les exportations des hydrocarbures, qui constituent l'essentiel des recettes en devises du pays ont baissé de plus de 17 milliards de dollars. Sur les huit premiers mois de l'année, elles ont représenté 94,51% de l'ensemble des exportations. Elles ont reculé à 24,91 milliards de dollars au mois d'août 2015 contre 42,29 milliards de dollars à la même période de 2014, soit une baisse de 41,10%. Une consolation tout de même. La facture des importations a reculé de près de 4 milliards de dollars. Elle est passée de 39,37 milliards de dollars à 35,42 milliards de dollars pour la même période de référence. Quant aux exportations hors hydrocarbures qui demeurent insignifiantes elles se sont élevées à moins de 1,5 milliard de dollars, à peine. «Elles demeurent toujours faibles avec près de 5,5% du volume global des exportations, soit près de 1,45 milliard de dollars», souligne le document du Cnis. L'Italie reste le premier client de l'Algérie (pour le mois de mai 2015) avec 631 millions de dollars, suivie par la France (511 millions usd), l'Espagne (444 millions usd). En ce qui concerne ses fournisseurs, la Chine demeure sur la première place du podium avec 673 millions de dollars, talonnée par la France (495 millions usd) et l'Italie (384 millions usd). Des chiffres qui rendent compte du chemin qui reste à parcourir pour sortir de la dépendance aux hydrocarbures. Un défi que veut relever le gouvernement qui tend une oreille attentive aux conseils et aux orientations que préconise la crème des experts afin de sortir avec le moins de «bleus» possibles de cette conjoncture économique difficile qui est partie pour perdurer. Hier, le baril accusait tout de même un léger mieux. Vers 14h20, heure algérienne, le cours du baril de light sweet crude (WTI) pour livraison en octobre gagnait 1,11 dollar à 45,79 dollars sur le New York Mercantile Exchange (Nymex). Le baril de Brent de la mer du Nord pour livraison en novembre valait, à 11h00, 48,14 dollars sur l'Intercontinental Exchange (ICE) de Londres, soit une hausse de 67 cents par rapport à la clôture de vendredi dernier. Pas de quoi fouetter un chat...