Le Seraidi aux pieds de Yemma Gouraya L'itinéraire est adapté à la clientèle et offre de nombreux services: Wifi, télévision et une petite cafétéria. Mercredi 14 octobre... 14 heures et des poussières... Les jeunes, les journalistes et les photographes qui avaient rendez-vous au port d'Alger, arrivaient l'un après l'autre, sac à dos ou petite valise à la main. Destination, la perle de la Méditerranée «Bougie» pour l'inauguration de la première traversée maritime «Alger-Béjaïa». C'est la bonhomie qui prend place avec ces échanges de salutations à l'air de l'automne, les sourires et les éclats de voix entre amis sont le prélude à l'échange de connaissances, à la fraternité qui se met en place à l'occasion d'un tourisme fluvial. Plus de 50 personnes étaient là, enthousiastes et volontaires à souhait, prêtes à conquérir la mer. Pour beaucoup parmi nous, c'est la grande aventure! En véritable chef d'orchestre, Ahcène Grairia, P-DG de l'Entreprise nationale de transport maritime de voyageurs (Entmv), était le premier présent. Il se démène par-ci, par-là, il s'assurait de tout, vérification et confirmation avant le départ. L'ambiance festive et conviviale est à son comble. Plus que quelques minutes et c'est le grand départ, les journalistes ont vite fait de monter à la terrasse pour découvrir Alger la Blanche. Le navire s'éloigne et Alger s'embellit. Cette croisière fluviale, considérée comme une promenade à bord d'un paquebot dure quatre heures de temps. Pour les présents, quand la traversée a débuté, le rêve a commencé. Les vagues se brisaient sur le bateau par les côtés. Place aux photos et selfies. Qui d'entre nous n'a pas déjà rêvé un jour de vivre sur un bateau et faire le tour du monde? Cette traversée nous a permis de vivre ce moment de rêve, le moment exquis bercé par le clapotis de l'eau s'est comblé entre les collines et le coucher de soleil. A la barre, nous avons vite oublié tous les désagréments de la vie urbaine, notamment l'engorgement des routes. L'itinéraire est adapté à la clientèle et offre de nombreux services, Wifi, télévision et une petite cafétéria. Pour le premier responsable de l'Entreprise nationale de transport maritime de voyageurs Ahcène Graïria, la traversée est de joindre l'utile à l'agréable. En effet, l'Entreprise nationale de transport maritime de voyageurs (Entmv) a réceptionné, au port d'Alger, deux nouveaux navires. Le navire qui relie Alger à Béjaia est baptisé «Seraidi», il est d'une capacité de 206 passagers. Le pilotage du navire est assuré par un équipage algérien, accompagné pour la première traversée par des Italiens. M.Graïria, nous a expliqué que le prix du ticket à bord du Seraidi varie entre 500 DA et 1200 DA, selon le type d'abonnement (par personne, famille, groupe et personne à mobilité réduite). Les personnes aux besoins spécifiques et les étudiants bénéficient des réductions qui peuvent arriver à moins de 50% du prix initial et une remise de 70% pour les enfants. Une desserte quotidienne entre Alger et Béjaïa sera assurée en aller-retour. Dans le même sens, il nous explique que l'entreprise compte acquérir trois autres navires pour couvrir les lignes Tipasa-Cherchell et Skikda-Annaba prochainement. Emerveillés, les femmes et les hommes présents ne cessaient d'admirer la côte algérienne avec des yeux émerveillés par sa beauté et le plaisir de cette traversée qui est un véritable repos pour l'esprit, une évasion du stress urbain. D'ailleurs, la majorité des passagers ne manquait pas d'immortaliser ce moment. La vue de la ville est impressionnante à bord du bateau et donne l'occasion de prendre de magnifiques photos. Un spectacle à vous couper le souffle!! Quelle merveilleuse façon de voir l'horizon. «Wawe! C'est de toute beauté, une croisière pour seulement 1200 DA. Ça valait le coup de se faire bousculer. C'est vraiment magnifique», a assuré Fazia toute heureuse de renter chez elle à Béjaïa en bateau. «C'est une très belle initiative. Je remercie les autorités pour ça, mais je regrette toutefois qu'il n'y ait qu'un seul navire», assure-t-elle. «C'est grave qu'avec plus de 1200 kilomètres de côtes, on n'ait pas de transport maritime urbain. Il faut développer ce genre de transport et pas seulement pour le tourisme», peste Walid, un jeune Algérois qui a pris ce moyen de locomotion pour profiter de la beauté de la côte algérienne. Même son de cloche chez Farid: «Il faut ajouter plus de navettes et surtout les prolonger vers les autres villes côtières du pays» Il y a quelques doléances, mais les avis convergent sur la beauté de cette balade. «Rien à dire, on a la plus belle baie du monde», lance, émerveillée, Sarah. A 18 heures tapantes et alors que le coucher du soleil imprime sur la capitale des Hammadites une image surréaliste, la première navette arrive, elle a été reçue par le wali Ould-Salah Zitouni au port de Béjaïa. Elle permet aux passagers de profiter de la mer Méditerranée, se félicite Ould-Salah Zitouni qui affirme que ce moyen de transport permettra de désengorger les routes et de désenclaver la ville de Béjaïa, où deux nouveaux hôtels seront inaugurés au courant de la semaine. Jeudi matin, retour sur Alger. Une vingtaine de belles filles béjaouies ont été invitées à effectuer cette traversée. Les filles ont été impressionnées par le voyage. Surexcitées, la plupart d'entre elles n'ont pas résisté au mal de mer. En effet, la traversée peut s'avérer houleuse en cas de mer moyennement agitée et ainsi mettre à mal la condition physique des passagers qui ne souffrent pas habituellement du mal de mer. Les hôtesses ont prié les passagers souffrant de mal de mer de garder leur calme. Hélas, pour les jeunes filles, qui, malheureusement, n'ont pas pu profiter de la beauté de la Méditerranée...