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L'autre France
POURQUOI DALIL BOUBAKEUR SOUTIENT CHRISTIAN ESTROSI
Publié dans L'Expression le 08 - 11 - 2015


Les liaisons dangereuses
La seule mention du statut de recteur de la Mosquée de Paris induit l'adhésion de toute la communauté musulmane et, a fortiori, celle de la communauté algérienne que le maire de Nice n'a cessé de stigmatiser.
La défaite annoncée de la gauche face à la droite, dans une majorité de régions, et la montée en puissance du Front national, en voie d'en remporter deux, dominent la campagne des élections régionales, qui auront lieu le mois prochain.
C'est dans un tel contexte qu'intervient le soutien du recteur de la Mosquée de Paris, Dalil Boubekeur, au candidat de la formation «les Républicains» et néanmoins maire de Nice, Christian Estrosi, dans les joutes électorales pour la région Paca.
M.Estrosi est depuis longtemps une personnalité radicale au sein de la droite, au point que beaucoup d'observateurs croient sincèrement qu'il est un élu du Front national. Outre ses sorties médiatiques extrêmement musclées, sur la «cinquième colonne islamiste» en France, ses envolées lyriques sur «l'Algérie française» lors de rassemblements de harkis en 2012, l'interdiction d'un drapeau étranger à l'occasion du dernier match Algérie-Allemagne de Coupe du monde au Brésil, entre autres propos résolument anti-algériens, Christian Estrosi a toujours affiché un verbe et une gestuelle conformes aux attentes de son électorat, dans une ville et une région largement dominées par le courant des nostalgiques de la colonisation.
C'est son choix et c'est son droit. Mais la question se pose de savoir ce que diable est allé faire dans cette galère le recteur de la Mosquée de Paris, quand bien même Estrosi aurait «facilité» (?) la construction de plusieurs mosquées dans la cité niçoise?
Et pour cause, aussi seyant que puisse être l'argument du soutien «personnel» apporté par Dalil Boubekeur, la seule mention du statut de recteur de la Mosquée de Paris induit l'adhésion de toute la communauté musulmane et, a fortiori, celle de la communauté algérienne que le maire de Nice n'a jamais cessé de stigmatiser, l'une comme l'autre, surtout durant cette année, marquée par une hausse stupéfiante du racisme et de l'islamophobie.
Quand on porte, même théoriquement, le turban du représentant en chef d'une communauté cultuelle désignée systématiquement à la vindicte populaire, on se doit d'être prudent dans l'expression manifeste de ses engagements politiques et, surtout, surtout, on ne doit pas perdre de vue la nécessaire obligation de réserve qu'implique la mission de placer au-dessus de toute considération l'intérêt de cette communauté.
La candidature de Christian Estrosi, soutenue par le chef de file des Républicains, l'ancien président Nicolas Sarkozy, est en outre rien moins qu'incertaine si l'on considère que les électeurs préféreront l'original à la copie dans un discours extrémiste peaufiné par le Front national sous des slogans qui sont banalisés et adoptés par des citoyens de plus en plus nombreux et de moins en moins effarouchés par les thèses fascistes de ce parti.
D'ailleurs, c'est ce climat malsain qui apparaît clairement dans des évènements qui n'ont rien à voir, en apparence, avec la politique mais qui traduisent l'état d'esprit général d'une certaine France empêtrée dans la crise économique et confrontée, plus que jamais, à ses vieux démons. La manière dont sont jugés des sportifs comme Nasri ou Benzema est éloquente, même si leurs erreurs sont avérées et méritent des sanctions somme toute normales. Mais la vague médiatique, versatile et sans pudeur aucune, les affuble du titre de héros quand la victoire est là et les balance dans l'opprobre de leur origine, sitôt la défaite apparue. Certes, ce n'est pas là seulement une réaction plébéienne, et bien avant les membres de la communauté algérienne, elle a visé d'autres «basanés» comme Alain Mimoun, Roger Bambuck, Marius Trésor, Jean-Pierre Adams et d'autres.
On est, hélas, bien loin de la France des Lumières et les analystes peuvent disserter sur les peurs qu'engendrent ces discours subliminaux dont Jean-Marie Le Pen fut un des précurseurs et dont beaucoup d'émules s'efforcent désormais de tirer un profit électoral. La prudence étant mère de la sûreté, il faudra veiller à ne pas cautionner, en aucune manière, et dans quelque circonstance que ce soit, les tenants d'un discours mortellement hostile à la fois aux communautés immigrées et aussi et surtout à la France réelle, qui existe, et qui perdure, avec ses valeurs ancestrales, à travers beaucoup d'institutions et de leaders politiques, socio-culturels et économiques.


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