La wilaya de Bouira a vécu un lundi après-midi chaud. Deux événements avaient marqué la journée. A l'est et comme rapporté dans notre édition d'hier, des citoyens ont bloqué la circulation sur la RN5 en signe de protestation contre le retard dans la distribution des logements sociaux. Au chef-lieu, un autre événement a été enregistré. Les habitants de sept constructions érigées en 1980 se sont opposé à la démolition de leurs habitations au motif que ces bâtisses ont été réalisées sans permis de construire. Pour la précision, le quartier «Belmahdi» est borné au nord par la RN5 et à l'ouest par la forêt récréative d'Errich. En 1980, cette région agricole était occupée par les seuls propriétaires des terrains. Depuis l'élargissement du Pdau, la partie nord de Bouira a été retenue pour la réalisation d'un pôle urbain. Les constructions se sont retrouvées dans le périmètre urbanisé et sont par déduction illicites. C'est la version des citoyens. Du côté de l'administration, les concernés avaient toute la latitude de demander un permis de construire avant d'opérer des extensions. La décision de démolition a été prononcée par la justice. Lors de l'intervention des forces de la gendarmerie pour faire appliquer la décision juridique, des affrontements ont éclaté entre les parties belligérantes causant des blessures à trois gendarmes et l'arrestation de six jeunes émeutiers. Ce cas n'est pas unique puisqu'en été dernier, du côté de Ouled Bellil, un quartier situé à la limite sud de Bouira-ville a connu pareille situation quand les propriétaires des bâtisses irrégulièrement réalisées ont menacé de se suicider. Le dossier est entre les mains de la justice qui, selon une indiscrétion, aurait débouté les plaignants. Si cette information venait à être confirmée, les autorités seront amenées à exécuter l'arrêt de démolition. Du côté de Ouled Bouchia, aussi, au sud-est de la ville, les pelleteuses de la commune étaient venues à bout d'un quartier réputé abriter des familles venues d'ailleurs et dont l'unique besogne se résumait à mendier et à s'adonner à toute forme de trafic. Beaucoup se sont apitoyés ce jour-là. Avec la prolifération des casses d'appartements, de l'augmentation des agressions, la nette recrudescence de la violence dans cette partie de la ville tout le beau monde a fini par donner raison au maire et à son exécutif. S'agissant du dossier d'Ouled Bellil, l'administration, par la bouche du wali, a décidé d'étudier les dossiers au cas par cas.