Les chefs algériens sélectionnés autour de Bernard Emié La cuisine est un ferment puissant de la diplomatie. Elle est également un adjuvant avéré du tourisme en France. Pour la deuxième année consécutive, «Goût de France / Good France» rassemblera le jour du printemps, le 21 mars prochain, plus de 1500 chefs sur cinq continents pour célébrer la gastronomie française. Dans chaque restaurant participant, sous la forme d'un dîner, l'évènement rendra hommage à l'excellence de la cuisine française, à sa capacité d'innovation et aux valeurs qu'elle véhicule, à savoir le partage, le plaisir, le respect du «bien-manger», de ses contemporains et de la planète. L'Algérie est l'un des pays choisis pour cette manifestation. Aussi, et pour mieux situer cet événement, Son Excellence, Monsieur Bernard Emié, ambassadeur de France en Algérie, a animé une conférence de presse à la Résidence «Les Oliviers», à Alger. Il a alors annoncé la désignation de neuf chefs algériens, dont une femme, pour participer à l'opération et offrir un repas d'exception dans leurs restaurants respectifs. Tous ont été sélectionnés par un jury international, présidé par Alain du Casse, le créatif et rigoureux chef cuisinier français. Dans cette brochette d'élus figurent entre autres, celui de l'établissement Le Père Gego (Alger) celui de Jardil (Bab Ezzouar, Alger), la Grotte des saveurs (Alger), L'Algeria (Tizi Ouzou) ou encore celui d'un établissement à Biskra, dans le sud du pays. L'on cite aussi d'autres restaurants comme Le Forestin, Le Touareg, ou le Caracoya, tous situés dans le giron algérois. En fait, ce dîner du solstice de printemps se veut un événement national, dont le mot d'ordre est plaisir, générosité, défense du bien-manger et respect de la planète. Il verra la participation de tous les chefs algériens qui ne manqueront pas d'apporter leur savoir-faire, «surtout que chaque région conserve jalousement ses spécificités culinaire en Algérie», n'a pas manqué de mentionner l'ambassadeur qui a évoqué un programme de perfectionnement en France, pour des cuisiniers algériens très prometteurs, notamment au Collège culinaire de France, dont la mission consiste à diffuser les techniques culinaires françaises. «Le tourisme c'est 7% de la richesse nationale française. Je suis très heureux de cette opération car c'est une manière de projeter une diplomatie gastronomique et écologique», a déclaré l'ambassadeur qui a ajouté: «84 millions de touristes sont venus en France et notre objectif est d'arriver à 100.000.000 de touristes en 2020.» Autant de chiffres qui étayent on ne peut mieux que l'art de la table est un adjuvant avéré du tourisme en France. Abordant l'intérêt d'une telle manifestation, l'ambassadeur de France a souhaité le développement de la «coopération culinaire», entre l'Algérie et la France, qualifiant ce domaine d'«extrêmement important», la cuisine étant susceptible de constituer une «passerelle» entre les deux peuples et les deux pays. Ce dialogue culturel, justement sous-tendu par l'art culinaire est à promouvoir, a mentionné l'ambassadeur qui a invité à apprécier cette diversité que l'on trouve autant dans la cuisine algérienne que française, et ce, en se laissant sans cesse surprendre. «L'art gastronomique et la cuisine contribuent à la richesse d'une relation sans pareil, et consolident l'intimité entre nos deux pays», a-t-il renchéri en souhaitant un grand succès à l'opération «Goût de France» dans toute l'Algérie. L'ambassadeur a par ailleurs fait part de l'importance de l'agroalimentaire dans le riche et vaste domaine de la restauration. «L'agroalimentaire est un secteur stratégique de la coopération algéro-francaise. Il s'agit, désormais, de porter au plus haut la qualité de ses filières.» a-t-il dit en citant les filières bovine, céréalière et laitière.