Entre 3000 et 3500 morts durant la traversée fin 2015 Non identifiés, les corps de ces personnes qui espéraient rejoindre l'Europe ont par conséquent été enterrés dans un cimetière à El-Maya selon le rite musulman. Vingt-et-un migrants dont l'identité n'a pu être établie ont été enterrés dans une petite ville de Libye par des habitants qui ne supportaient plus de voir leurs corps se décomposer près de la plage, sans que les autorités ne réagissent.»Il y a une semaine, nous avons été informés qu'un bateau a coulé» dans la zone d'El-Maya et que les corps étaient rejetés par la mer» depuis plusieurs jours, a expliqué lundi Hussam Nasr, chef du bureau du Croissant-Rouge libyen à Janzour (banlieue ouest de Tripoli). «Nous nous sommes rendus sur place pour récupérer les corps, effectuer des prélèvements et avons tenté, en vain, d'obtenir des autorités un permis d'inhumer», a déploré M.Nasr. «Inquiétés par les cadavres restés en plein air près de la plage pendant plus de trois jours, les habitants ont décidé de les enterrer dans un cimetière de la ville samedi dernier», a-t-il raconté. Non identifiés, les corps de ces personnes qui espéraient rejoindre l'Europe ont par conséquent été enterrés dans un cimetière à al-Maya selon le rite musulman. Située à moins d'une dizaine de kilomètres à l'ouest de Tripoli, El-Maya est une petite localité en bord de mer où des corps de migrants noyés sont souvent repérés sur les plages ou échoués sur les rochers. Un groupe d'associations de la société civile de la région de Wercheffana, dont fait partie El-Maya, a confirmé dans un communiqué reçu lundi que les habitants ont décidé d'inhumer les corps notamment en raison des craintes sur «le risque de maladies et d'épidémies». Des milliers de migrants d'Afrique partent des côtes libyennes dans l'espoir d'atteindre l'Europe en traversant la Méditerranée au péril de leur vie. Certains sont secourus quand leurs embarcations vétustes et bondées font naufrage mais un grand nombre ne survit pas. Plus de 4000 migrants et réfugiés ont perdu la vie depuis le début de l'année en tentant de traverser la Méditerranée, mais aussi sur les routes d'Afrique du Nord et à la frontière turco-syrienne, selon les derniers chiffres de l'Organisation internationale pour les migrations (OIM). La question des migrants est devenue un enjeu essentiel pour les pays riverains du nord de la Méditerranée puis pour la plupart des membres de l'Union européenne. A leur tête, l'Allemagne a consenti de grands efforts pour accueillir pas moins d'un million de réfugiés syriens pour la majeure partie d'entre eux. Mais des pays comme l'Italie et plus encore la France refusent de plier sous le rush des milliers de candidats à l'immigration qui tentent au péril de leur vie de gagner l'eldorado européen. Compte tenu du nombre dramatique de morts enregistré au cours de l'année précédente, plus de 3000 morts, durant la traversée de la Méditerranée, et surtout pour stopper la ruée prévisible avec l'arrivée du printemps 2016, ces pays secondés par l'Otan et plusieurs ONG mues par d'autres considérations ont affrété des navires qui sillonnent les parages des côtes libyennes. Récemment, un dispositif militaire a été mis en place, incluant la marine et les garde-côtes italiens ainsi que les forces antipassage Sophia auxquelles s'ajoute l'Agence européenne de contrôle des frontières Frontex. Beaucoup de monde guette ainsi la moindre embarcation qui sort des eaux territoriales de la Libye.