Cet incident est le second après celui du tramway d'Oran qui a vécu la même «mésaventure», également à une heure matinale de la journée. Une rame du tramway de Constantine assurant la liaison entre les stations de Zouaghi et Benabdelmalek, au centre-ville a déraillé et s'est encastrée tôt le matin dans le mur de la prison de Coudiat, a-t-on constaté, hier. Le conducteur âgé de 37 ans et un passager âgé de 60 ans ont été blessés et acheminés au CHU de Benbadis, a déclaré une source de la Protection civile. Des moyens importants ont été mobilisés par Setram, la société gérant ce mode de transport urbain et les services de la Protection civile pour «détacher» la rame du tramway. L'accident a provoqué l'arrêt du trafic sur la ligne du tramway et sur l'axe routier menant vers le boulevard Kennedy en direction du côté ouest de la ville. Cet incident est le second après celui du tramway d'Oran qui a vécu la même «mésaventure», également à une heure matinale de la journée. Les deux accidents n'ont, heureusement pas fait de victimes parmi la population, mais il reste que cette fréquence inhabituelle pour ce genre de transport urbain amène à se poser des questions sur cette bizarre «coïncidence» qui met au centre de la polémique deux importantes réalisations et qui plus est, très visibles. L'enquête pour chacun des incidents révélera certainement les causes exactes de ces déraillements, mais l'on peut d'ores et déjà affirmer que pour faire dérailler un véhicule de cette nature, il suffit d'entraver sa course en bloquant les rails. Il n'y a rien de plus facile, en fait. On peut donc facilement supposer qu'un objet métallique aurait pu se trouver sur la voie, de sorte à ce qu'il soit inaperçu par le conducteur. Arrivé à sa hauteur, le tram ne pourra que dévier de sa trajectoire et finir dans le décor. Cette option est vraisemblable et est même l'une des plus logiques explications que donneraient les professionnels. En effet, le tort ne peut pas être au niveau des rails, sinon, d'autres incidents de moindre importance auraient été signalés. Donc, on peut supposer une panne technique du véhicule. Mais cette option susceptible d'être retenue pour le tramway d'Oran, ne saurait encore une fois être évoquée pour celui de Constantine. Deux pannes de cette importance en l'espace de quelques jours sont difficilement envisageables. Il reste donc l'hypothèse de l'entrave. Celle-ci est d'autant plus crédible que les accidents ont eu lieu tôt dans la matinée. C'est-à-dire que c'est le premier voyage du tram d'Oran, comme celui de Constantine qui ont été accidentés. Le scénario serait peut-être qu'une main «criminelle» a discrètement entravé la voie dans la nuit. Tant que l'enquête n'a pas rendu toutes ses conclusions, il serait judicieux pour la Setram de contrôler quotidiennement tous les tracés des trois trams en activité en Algérie avant le début du service. Ce ne serait franchement pas une mauvaise idée. A méditer donc...