img src="http://www.lexpressiondz.com/img/article_medium/photos/P170109-13.jpg" alt=""Tous les villages seront primés en 2017"" / Il a été sur le terrain, à travers tous les villages qui ont exprimé leur volonté de participer au concours Rabah Aïssat du village le plus propre de la wilaya de Tizi Ouzou. Avec son équipe composée d'élus d'horizons politiques divers et des membres des directions de l'environnement et de la santé, Dr Mohammed Msella a sillonné toute la wilaya pour superviser et suivre l'évolution des préparatifs. Il a aussi été derrière les travaux de notation des villages jusqu'à l'apparition de la liste. Une liste de villages qui s'allonge d'année en année. Le prix Rabah Aïssat, après une brève disparition de cinq années, commence à prendre des proportions plus grandes et une dimension plus grande parmi les populations qui adhèrent de plus en plus. Toujours avec entrain, Dr Msella a accepté de parler plus longuement de ce concours, de ses objectifs et de la situation de l'environnement dans la wilaya de Tizi Ouzou. L'Expression: Le concours Rabah Aïssat commence à mobiliser les villages. Une dynamique est enclenchée pour l'amélioration de l'environnement à travers les villages. Expliquez-nous un peu ce phénomène. Mohammed Msella: C'est d'abord le fruit de l'engagement de toutes les personnes impliquées dans ce travail proposé par feu Rabah Aïssat, assassiné alors qu'il était président de l'APW, en 1997. Les premières éditions étaient restreintes entre quelques villages. D'année en année, le cercle des villages s'élargissait. Le concours prenait une dimension de plus en plus grande. Il faut dire aussi que le prestige des villages sélectionnés comme Zouvga, Takhlidjt attirait de plus en plus de concurrents pour le titre. Après une interruption qui a duré cinq ans, le concours a repris en 2013 avec 39 villages seulement. Notre équipe a pensé que le concours allait attirer plus de concurrents en élargissant aussi le nombre de villages primé. Lors de cette édition, nous avons primé d'ailleurs les six premiers villages. En 2014, il y a eu 62 villages et 63 l'année qui a suivi. Cette année, nous avons eu 73 villages et nous comptons en avoir beaucoup plus l'année prochaine d'autant plus que le ministre a promis des primes de participation à tous les villages qui prendront part au concours. Et sur quoi reposent en fait les critères de sélection du village le plus propre? Pour être le plus proche de la réalité des choses, nous avons élaboré un système de notation qui prend en sorte des critères qui incitent au respect de l'environnement et de l'hygiène dans les villages, mais aussi la sauvegarde de l'authenticité du village kabyle. Vous savez autant que nous qu'un village sans sa place et Tajmaât, la fontaine et le cimetière, n'est pas un village kabyle. Des critères qui représentent un barème de notation sur 100 points. Aussi, après une demande toute simple, écrite par les représentants du village, la commission se déplace pour juger la possibilité de sa participation. Le village est donc jugé sur la qualité de ses voies publiques, ses routes, la place de Tajmaât, ses fontaines, son cimetière et le volet gestion des déchets. A présent, je peux vous dire que parallèlement à l'élargissement de la base du concours par le nombre croissant des villages participants, il y a une véritable prise de conscience qui grandit face à la dégradation de l'environnement dans la wilaya. En fait, ne croyez-vous pas que cette commission peut avoir un rôle dans la gestion des conflits et les oppositions aux différents CET dont les travaux sont en attente? Je crois que le travail dans ce sens ne s'arrête pas. La wilaya souffre de ce phénomène, mais je vous dis que parallèlement à la volonté des pouvoirs publics, il faut une prise de conscience plus grande chez les populations de ces régions. Remarquez qu'après la réalisation du CET, centre d'enfouissement technique, d'oued Fali, les déchets ménagers ont diminué dans la ville de Tizi Ouzou comme dans les communes qui y ramènent leurs quotas. Inversement, dans les communes où les CET ne sont pas réalisés, les routes et les espaces sont devenus des décharges sauvages à ciel ouvert. Si j'ai un message à ces populations c'est bien qu'ils doivent remarquer que la présence de ces CET protège leur environnement plus que leur absence. Donc, concrètement où se situe le problème, selon vous? Cest clair. Le problème réside dans les moyens. La wilaya a bénéficié d'un incinérateur de déchets qui peut remplacer tous les CET réalisés et ceux encore en arrêt. Mais, le projet a été gelé. D'un autre côté, il faut réactiver la police de l'environnement car quel que soit le degré de civisme, il y aura toujours des agressions. Sur un autre volet, permettez- moi de profiter de cette occasion pour appeler les pouvoirs publics à respecter leur promesse de doter le CET d'Oued Fali d'une centrale de traitement de lixiviat. Actuellement, les rejets des eaux se font dans les nappes phréatiques environnantes avec tous les dangers que cela représente.