Le secrétaire général de la wilaya d'Oran s'est emporté contre le maire d'El Ançor, commune à laquelle est rattachée la plage des Andalouses. «Je dépose plainte contre le responsable ayant autorisé la concession des plages.» Telle a été la déclaration phare du secrétaire général de la wilaya d'Oran en donnant jeudi le coup d'envoi à la saison estivale de l'année en cours. Faute de wali après l'intronisation de Abdelghani Zaâlane à la tète du ministère des Travaux publics, le secrétaire général de la wilaya d'Oran assume la gestion de toute la wilaya dans des conditions tant bien que mal, tout en tentant de répondre ne serait-ce qu'un tant soit peu aux besoins quotidiens de la wilaya. Dans sa dernière sortie officielle, il n'a pas réussi à se retenir ni tenir sa langue devant une situation qu'il a eu à constater de son propre chef, à savoir la transgression de l'instruction ministérielle interdisant la concession d'une bonne partie des sables fins de la somptueuse plage des Andalouses. Bien mieux, la délégation, donnant le coup d'envoi à la saison estivale, a été même invitée à une collation organisée par l'exploitant de la plage, un propriétaire d'un complexe touristique implanté à quelques mètres de la grande bleue. Se rendant compte de la gabegie, le secrétaire général de la wilaya d'Oran, n'ayant ni cautionné une telle démarche ni avalé la calembredaine concoctée sur place pour détourner l'attention des autorités locales, a vite fait d'ordonner à ses accompagnateurs de rebrousser chemin, tout en se donnant rendez-vous au siège abritant la daïra de Aïn El Turck. Dans la réunion, qu'il a tenue avec le chef de daïra de Aïn El Turck en présence des médias, le secrétaire général de la wilaya d'Oran s'est relâché contre le maire d'El Ançor, commune à laquelle est rattachée la plage des Andalouses. Dans le tas, il l'a invité à remédier à la problématique de la concession de la plage dans les plus brefs délais. Dans son intervention, il est allé jusqu'à imposer un ultimatum de 24 heures pour pouvoir libérer la parcelle de la plage pavoisée par plusieurs solariums et tables loués au coût de 1000 DA, «faute de quoi, toutes les mesures nécessaires seront prises», a-t-il affirmé d'un ton sec tout en menaçant le responsable ayant signé la concession de la plage quant à le traduire devant le tribunal et le poursuivre pour transgression d'une mesure prise par le département de l'intérieur. «L'estivant est partenaire, sans qu'il paye un petit sou soit-il, dans le parking, le sable et l'eau de la mer», a-t-il affirmé avant de revenir, avec force détails, sur l'instruction ministérielle qui accorde le droit de gratuité de l'accès à la plage. «Je somme l'APC d'El Ançor de revoir toutes les mesures prises à l'encontre de l'instruction ministérielle», a-t-il plaidé tout en rappelant que les recommandations du dernier conseil exécutif de wilaya ont été explicites en y faisant référence, tout en insistant sur le volet de la gratuité des plages. «L'instruction ministérielle sera appliquée par la force de la loi. Il est de notre devoir de bien accueillir les estivants et des invités d'Oran», a-t-il affirmé en relevant la défaillance qu'il a eu à constater par lui-même. Dans un autre chapitre, la plage n'est pas totalement propre. Une entreprise à laquelle a été confiée l'opération de nettoiement des sables, a, en l'espace de cinq jours, réussi à relever pas moins de 63 tonnes des différents détritus de tous types confondus. Une telle action est, selon le secrétaire général de la wilaya d'Oran, à l'arrêt faute de finances. Là encore, l'intervenant a été explicite en soulignant que «l'APC d'El Ançor est déficitaire». Une question est en droit d'être posée: comment est-ce possible qu'une telle commune touristique qui abrite le somptueux complexe des Andalouses soit déficitaire, alors que ses plages sont entre autres ornées par plusieurs établissements touristiques? Comment est-ce possible qu'une telle commune ne puisse être rentable, malgré son potentiel touristique? La réponse ne vient pas alors que l'on continue à vanter insidieusement le secteur en soulignant que «le tourisme peut facilement venir à bout à la dépendance de l'Algérie aux hydrocarbures». Que nenni!Les états d'âme sont avancés à la pelle dans le cadre de la fuite en avant, sans pour autant pouvoir faire preuve de l'absence d'une vision économique futuriste.