Annaba la métropole, dans sa dynamique accélérée, a engendré des effets néfastes sur la nature, comme c'est le cas pour le couvert vert des monts de Séraidi. Cette ville s'individualise par son urbanisation accélérée, hébergeant plus de 700.000 habitants, depuis son érection en capitale industrielle. Un statut qui, à court terme a mis en péril la biodiversité de la région de par le flux impressionnant des habitants des wilayas limitrophes. Au-delà des retombées socio-économiques occasionnées par cet exode, c'est l'atteinte effrénée à l'écosystème naturel qui est en question. L'urbanisation développée dans l'anarchie a considérablement impacté l'environnement, le couvert végétal notamment. Le développement des activités d'urbanisation sur les monts des magnétiseuses montagnes de Séraidi, a éliminé tout aspect vert de la ville. Un fait avéré par la réduction significative de la flore au profit de l'immobilier. La ville de Annaba s'étire pour répondre à la forte demande de logement non pas de ces propres citadins, mais de ceux voulant vivre à Annaba à n'importe quel prix. Bien que possédant encore des terrains constructibles, notamment à la sortie Ouest de la ville, les pouvoirs locaux n'ont trouvé mieux que d'autoriser d'influents promoteurs immobiliers à une urbanisation tout le long de la route reliant la commune de Séraidi à Annaba. Mieux encore, la forêt de Sidi Aissa a, en l'espace de dix ans été transformée en un centre urbain, abritant des villas et châteaux huppés et autant de promotions immobilières, occupées par des personnalités puissantes dans l'Etat algérien et de trafiquants en tous genres, venus pour la plupart, d'ailleurs. Cette urbanisation destructrice de la flore montagneuse et maritime d'Annaba, commence à manifester ces conséquences, notamment en cette période des grandes chaleurs. Car, pour ceux qui ne le savent pas, les forêts de Séraidi sont le poumon de Annaba qui, aujourd'hui suffoque sous l'effet de la chaleur d'été. Ce qui n'a jamais été le cas, auparavant. Situation résultante de prises de décisions aléatoires, par les centres décideurs à Annaba, sans égard à l'importance de l'environnement. Il faut dire qu'en dépit des recommandations des différents acteurs quant à la préservation et la protection de la flore, il demeure néanmoins que certains décideurs à Annaba, se placent au- dessus des lois de la République, et continent d'autoriser l'urbanisation au détriment du couvert vert. Tel ce cas d'atteinte à Annaba où des centaines d'hectares de végétation verte viennent de céder sous le poids d'un bulldozeur, sur le relief d'Oued Forcha et limitrophe à la route menant à Séraidi. Le terrassement de cette petite colline, préconise l'implantation d'une promotion immobilière. Situation outre qu'elle porte une atteinte flagrante à l'environnement, elle est aussi inquiétante pour les habitants en amont du site. Contactant le journal, les centaines de propriétaires de maisons et villas situées au bas, ont manifesté leur inquiétude, face à la menace de glissement du terrain. «Les travaux de terrassement nous ont occasionné moult désagréments, bruit et poussière entre autres», a dit S.N, un habitant d'une villa. «Construire une promotion de tant d'étages, signifie qu'on va être privés d'air frais, nous allons être enterrés comme des rats», a lancé un autre. Avec une grogne distinguée nos interlocuteurs ont dénoncé l'abattage des petits arbustes qui leur procuraient oxygène et fraîcheur. Pointant pour cela un doigt accusateur contre ceux qui ont délivré l'autorisation. Ainsi, la dégradation du patrimoine forestier de Annaba commence à préoccuper à plus d'un égard. La prolifération des promotions immobilières a infiltré ces dernières années les forêts des monts de Séraidi dont, la menace d'extinction est bien réelle, en l'absence de mesures de lutte contre sa dégradation. A Annaba l'environnement urbain ne semble pas prendre en compte le problème de l'étalement de la métropole, au détriment des forêts, sites de plus en plus convoités. Les zones les plus densément peuplées sont des nouveaux sites urbains, créés tout le long du relief montagneux et forestier de la ville. Cette dernière où le déséquilibre est créé par la poussée du béton sur la nature. En dix ans, des centaines de milliers d'hectares de forêts à Annaba ont été détruits et les montagnes grignotées au profit de l'urbanisation immobilière. Une perte essentiellement imputable peut être à l'inconscience, l'indifférence ou le laxisme des responsables de cette wilaya. Où peut-être les trois ensemble, puisque la politique de l'etat reste très fortement dépendante de l'urbanisation pour satisfaire la demande en logement. Pour l'heure, la superficie restante des forêts de Séraidi est de plus en plus soumise à des pressions de toutes parts et de toutes natures. On dit que la dégradation de l'environnement à Annaba est le résultat de la conjonction de la dynamique d'urbanisation extensive basée sur la forte demande sur le logement. Ce qui conclut que la construction est l'un des facteurs principaux de la destruction de la flore; sa responsabilité est à signaler dans le cas de la disparition de la biodiversité autour de Annaba. Cette ville où, ni résultats ni attente concernant la préservation du patrimoine forestier ne semble occuper une place dans la gouvernance des autorités locales. Et dire qu'au moment où, les problèmes environnementaux font l'objet d'innombrables débats, conférences et études, l'atteinte à la nature bat son plein à Annaba. Ces actions criminelles contre la nature se font au vu et au su de l'Association nationale de la protection de l'environnement (Anpep). Aujourd'hui, la situation, interpel les acteurs en charge de la protection et la préservation des forêts de Annaba, pour marquer leurs politiques de plus de rigueur et de suivi, pour sauver ce qui reste à sauver du patrimoine naturel de la ville des Jujubes.