Les associations, voire la société civile, attirent l'attention des services concernés sur les problèmes et ils sont nombreux. Tous les ans, l'Algérie célèbre la Journée internationale de l'environnement, le 5 juin... Faut-il applaudir ces actions de sensibilisation annuelles ou se lamenter sur le devenir de notre vie quotidienne monotone, triste, sans aucun sourire encourageant... Les associations, voire la société civile, attirent l'attention des services concernés sur les problèmes et ils sont nombreux : distributions chaotique de l'eau potable avec ses éternelles fuites, ramassage des ordures ménagères non conventionnel, crevasses et ornières dans des grands boulevards, et la liste de la mal vie des citoyens est longue. Faut-il pour autant rester pessimiste et ne voir que les insuffisances? Certes, des actions d'embellissement ont vu le jour à Tlemcen depuis l'arrivée du nouveau wali qui a «secoué» les APC pour veiller au bien-être du citoyen. L'aménagement du grand bassin (Sahridj Mbeda), vestige des rois zianides qui a servi aussi d'école de marine pour l'armée navale des Béni Abdel Wâdane au XIIIe siècle, permettra peut-être, cet été, d'organiser le festival de musique andalouse dans ce beau site avec un jardin public au-dessus et des jets d'eau lumineux plus bas. La restauration de plusieurs monuments historiques tels que les mosquées de Sidi Boumediène, Sidi Brahim El Mesmoudi, le Mechouar, Bab El Kermadine et Bab El Akba, permettront aux touristes de connaître l'histoire médiévale de la capitale des Zianides, mais il faut surveiller ces sites universels pour éviter toute dégradation matérielle ou morale. Ce problème de surveillance des sites historiques n'a pas été résolu, la direction de la culture et l'APC de Tlemcen se renvoient la balle «bureaucratique». Qui gère ces espaces très importants pour la mémoire universelle? L'espoir sur l'avenir de l'environnement vient de l'Aspewit (Association pour la sauvegarde et la protection de l'environnement de la wilaya de Tlemcen), première association créée au niveau national, agréée le 17.9.1979 s'assignant comme objectifs majeurs les missions de sensibilisation, de vulgarisation et de coordination avec les différentes institutions et secteurs en rapport avec les questions d'environnement. Cette association présidée par M.Morsli Bouayed, pharmacien de profession, a enregistré à son actif la tenue d'un séminaire national sur l'environnement en 1980, un colloque sur l'urbanisme en 1981, un colloque sur le problème de l'eau en 1982. Actuellement, le projet du Centre d'information et de documentation environnementale (Cide) initié par l'Aspewit et agréé par la commission des communautés européennes en Algérie, a permis l'aménagement de la salle de conférences. Bibliothèque qui abrite plusieurs manifestations dont celle des médecins, des associations de quartier et dernièrement celle des journalistes et correspondants de presse lors de la Journée internationale sur la liberté de la presse le 3 mai 2005. La mise en oeuvre de ce projet ambitieux qu'est le Cide avance progressivement avec l'organisation du fonds documentaire qui servira aux lycéens et aux étudiants chercheurs, et essaye de toucher toutes les zones géographiques, littoral (à l'occasion de l'ouverture de la saison estivale), steppique (tenue dernièrement à Sebdou d'une journée d'étude avec les éleveurs de la région), intérieure (plaine, plateaux et régions montagneuses), enfin le groupement urbain du Grand Tlemcen avec ses trois communes : Tlemcen, Mansourah et Chetounane. En laissant les grandes opérations ou chantiers à l'Etat qui doit prendre en charge les effets de la pollution comme le problème du barrage Hammam Boughrara, une merveille sur le plan architecture, infecté par l'usine d'Amidon de Maghnia et le déversement des eaux infectées par la rivière Moulayya venant d'Oujda (Maroc), les dégagements sulfuriques de l'usine d'électrolyse de zing de Ghazaouet et ses effets dangereux sur la santé de la population, l'irrigation dans le grand Tlemcen par les eaux usées et ses risques, la saison estivale est là devant nous, et dès maintenant, il faut prévenir avant de guérir. Les plages polluées doivent être interdites avec de grands panneaux, les crémeries doivent être contrôlées et se conformer aux conditions d'hygiène, de même que les restaurants ou plutôt les gargottes qui font leur apparition sur le bord des plages. Il appartient à chaque citoyen d'être vigilant, de nettoyer «devant chez lui» comme le dit le proverbe populaire et de ne pas attendre les opérations menées par l'Etat. Morsli Bouayed aime souvent raconter cette histoire des habitants d'une cité qui, lors du passage d'une équipe de volontaires pour nettoyer le quartier, une dame a jeté de l'étage un sachet... et leur a dit. «Quand est-ce que vous repassez!».