Le ministre de l'Agriculture, du Développement rural et de la Pêche, Abdelkader Bouazgui Cette sortie du ministre de l'Agriculture montre la mainmise de la «mafia» sur ce secteur névralgique pour le pays. Le gouvernement Ouyahia semble avoir décidé de sonner la fin de la recréation, mais qui assumera la responsabilité de cette tragédie? Dramatique! Le ministre de l'Agriculture, du Développement rural et de la Pêche, Abdelkader Bouazgui a révélé des chiffres effarants sur l'ampleur du trafic qui touche les terres agricoles! «853.000 hectares ont été attribués aux 19.000 concessionnaires, dans le cadre du programme de création de nouvelles exploitations agricoles et d'élevage, lancé en 2008», a-t-il indiqué, jeudi dernier, lors d'un panel dédié à la sécurité alimentaire et agro-industrie, organisé dans le cadre de la 3ème édition de l'université du Forum des chefs d'entreprise (FCE). Néanmoins, le ministre avoue que seuls 263.000 hectares ont été installés, soit 31% de la superficie attribuée. Pis encore, il fait savoir qu'en plus du foncier attribué, les pouvoirs publics ont dégagé «une enveloppe de 3,4 milliards de dinars en vue de réaliser les études nécessaires». Un véritable massacre pour un secteur des plus stratégiques! On comprend mieux pourquoi l'Algérie, jadis considérée comme étant le grenier de l'Europe, n'arrive toujours pas à assurer sa sécurité alimentaire. Le gouvernement Ouyahia semble avoir décidé de mettre fin à la récréation en récupérant toutes les terres inexploitées. Le ministre annonce ainsi un nouveau dispositif permettant de recenser ces terrains agricoles non cultivés. «Il a été instauré récemment afin de réorienter le foncier agricole vers les «vrais» investisseurs», a-t-il dit. «On vient d'instaurer un dispositif à travers des commissions dans toutes les wilayas du pays, pour recenser les terrains agricoles attribués depuis cinq à 10 ans et qui ne sont pas exploités jusqu'a maintenant», a-t-il insisté. Abdelkader Bouazgui qui a adopté la nouvelle stratégie de communication gouvernementale élaborée par Ahmed Ouyahia, s'est insurgé sur le fait que ces surfaces agricoles laissées à l'abandon sont en contraste avec la réalité du terrain qui voient de nombreux investisseurs qui ne cherchent que des terres à exploiter. «Nous allons réaliser l'opération d'assainissement jusqu'au bout, afin de mettre le potentiel foncier au profit de ceux qui veulent travailler dans l'agriculture», a-t-il martelé avec détermination. Surtout que la stratégie des hautes autorités du pays qui vise à accroître le potentiel du foncier agricole constituait un «élément fondamental pour le renforcement de la base de la sécurité alimentaire du pays». Dans ce sens, la stratégie du secteur de l'agriculture vise à augmenter la superficie agricole utile à 9 millions d'hectares d'ici 2022, contre 8,5 millions d'hectares actuellement, dont 5,7 millions de statut privé. Cela permettra de contribuer à «une augmentation significative de la production nationale et sa valorisation optimale». Selon le ministre, cet objectif passera aussi par «une mobilisation rationnelle des moyens disponibles en ciblant les filières stratégiques pour faire face aux besoins de la population, réduire progressivement les importations et relancer les exportations». Cette stratégie visant à répondre au défi de la sécurité alimentaire, se base sur «un nouveau modèle agricole structuré principalement autour de l'investissement privé comme nouveau moteur de la croissance agricole», a-t-il ajouté. Une stratégie des plus ambitieuses mais qui devra d'abord passer par le «déminage» de ce secteur livré à une mafia qui y fait la pluie et le beau temps...