Avec ses chaînes en plus grand nombre et diversifiées, le numérique s'est installé dans les moeurs des Algériens. La télévision est l'outil technologique le plus démocratrisé qui soit par excellence et qui propulse le citoyen dans le nouveau monde. Le tube cathodique bat tous les pronostics. Il est présent dans tous les foyers. Il n'est pas rare non plus de trouver des habitations à moitié construites et qui sont munies, comme cela, sur la dalle nue, de la fameuse antenne parabolique. Il est vrai que l'on n'a pas de statistiques chiffrées, mais la télévision est regardée par les milliards d'habitants de la planète. Les Algériens n'y ont pas échappé. Les salles de cinéma ne sont plus aussi fréquentées que par le passé récent. Elles sont bien là les années 70 et 80, années fastes des films d'action américains et des superproductions hindoues, et on voyait des masses et des foules attroupées aux guichets des salles. C'était, selon quelques-uns, «la belle époque où le spectateur cinéphile savourait le grand écran tout en mangeant des pois chiches». Par les temps actuels, «des temps fous» selon certains, la parabole a détrôné le cinéma. Le septième art ne fait plus que pâle figure devant la transmission des images par satellite. En effet, pratiquement tous les ménages algériens sont pourvus d'antennes paraboliques. S'il fut une époque où le poste de télévision trônait dans le salon, maintenant, «pesanteur sociale aidant», chaque chambre est pourvue du petit écran où le petit peuple peut se voir et voir d'autres modes de vie. De plus, l'analogique a cédé le pas devant le numérique. C'est cela et rien de moins que cela. Evidement, on pourra gloser autant que l'on voudra sur le changement d'habitudes des Algériens et sur cette évolution des moeurs, la télé est une porte ouverte sur le monde extérieur. Chaque citoyen peut s'enorgueillir sur ses connaissances sur ce qui se déroule sur la planète terre. Bien entendu, toutes les nouveautés sont médiatisées pour bon nombre d'Algériens qui sont, il faut le souligner, à la page. En plus des informations qui tombent sur le poste téléviseur chaque minute et qui sont intériorisées par le téléspectateur, les productions télévisuelles comme les films les plus récents, les derniers tubes, tous les sports -cet été la palme revient au Tour de France et «les paysages éblouissants de l'Hexagone» selon quelques-uns- sont vus et «vécus» par l'Algérien moyen. En fait, avec l'invention de la télévision, le fameux village planétaire décrit par Mac Lahan s'est majestueusement implanté et vérifié. De ce point de vue-là, on ne peut pas en vouloir à nos concitoyens. Reste que cela a réduit, dans nos contrées, l'affluence des salles sombres. Au niveau du territoire national, beaucoup de gérants de salles ne proposent à leur clientèle que des projections vidéo. Heureusement que le réseau de la Cinémathèque algérienne fonctionne toujours, bon an mal an et, comme cela s'est amplement vérifié, la projection de films cultes tels que le célèbre Titanic, continue d'attirer les foules dans les salles de cinéma encore en exercice. C'est vrai qu'avec le TPS, le spectateur peut voir les toutes dernières productions cinématographiques du monde entier. Il n'en est pas moins que ce genre de film est plus apprécié dans les salles obscures que sur un poste de télé. Actuellement, le numérique, qui propose une gamme diversifiée de chaînes et en plus grand nombre, a remplacé l'analogique. Tout le monde est bien sûr branché sur TPS. On ne jure plus que par le flashage du démo chez le technicien du quartier. En attendant, la télévision algérienne continue de parer au plus pressé et reste loin derrière le peloton. On a bien espéré l'ouverture des médias audiovisuels à la compétence et au capital privés mais il semble que ceci ne soit pas pour demain. Le citoyen algérien devra donc attendre, on ne sait pour combien de temps encore, que les pouvoirs publics veuillent bien autoriser la création de chaînes privées et/ou indépendantes. La presse écrite indépendante est un exemple à suivre. En fait rien n'empêche l'avènement du pluralisme au niveau du petit écran. Gageons que cela ne prendra pas une autre décennie.