Le stand de l'Algérie L'Algérie a participé à la 38ème édition du Salon international du tourisme, le «Fitur» qui s'est tenu du 17 au 21 janvier derniers, à Madrid, en Espagne. A cette occasion, l'Office national du tourisme (ONT) a mis à la disposition des opérateurs nationaux, publics et privés du secteur touristique un stand de 100 m2 pour leur permettre de mettre en oeuvre leurs programmes d'action dans les volets de la promotion, de la communication et de la commercialisation de leurs produits touristiques. Hôteliers, agences de voyages, étaient les principaux animateurs du pavillon algérien aux cotés d'artisans et de l'assidue compagnie nationale Air Algérie. Le «Fitur» est l'un plus grands Salons du monde avec, notamment, ceux de Londres, Milan et Berlin. Cela fait de lui une destination privilégiée pour vendeurs et acheteurs de produits touristiques. Il s'étale sur 65 500 m2, et a réuni, cette année, 100 entreprises venues de 165 pays et régions, soit une augmentation de la participation étrangère évaluée à 13%. Le «Fitur» a ambitionné pour cette édition d'être le pionnier de ce que l'on pourrait traduire le «Salon+» puisque il a été le champ d'expérimentation de nouvelles applications qui déploieront leurs fonctionnalités avec la future 5G dont il a fait, du reste, son slogan. Ce qui fait dire aux organisateurs que le «Fitur» 2018 est le «Fitur» le plus technologique de tous les salons» Cela donne toute la mesure de cette manifestation qui inaugure le cycle 2018 des Salons du tourisme dans le monde. C'est cette dimension qui fait revenir assidument les promoteurs du tourisme algérien à Madrid. Le nombre d'entrées d'espagnols en Algérie n'a pas dépassé les 37 000. Un chiffre qui reste très bas, quoiqu'en évolution de 35% par rapport à l'année précédente. On reste bien des 680 000 Espagnols à se diriger au Maroc en 2014, ce qui fait de ce pays voisin, la première destination espagnole. Les exposants algériens se sont regroupés dans un stand qui, selon les organisateurs «tient compte des aspects liés à la modernité, l'authenticité et les spécificités de l'Algérie sur les plans architectural et traditionnel». «Il a été aménagé et équipé, poursuivent-ils, de façon à permettre aux acteurs et opérateurs nationaux exposants d'accomplir leurs missions et tâches relatives à la présentation, la promotion et la commercialisation des produits touristiques de la destination Algérie dans de bonnes conditions». L'animation a été forte, particulièrement marquée par la dynamique que lui ont insufflé les cadres et représentants du Groupe HTT. En effet, des cadres du Groupe et les présidents-directeurs généraux des principales chaînes hôtelières qui en relèvent, la chaîne El Aurassi et la chaîne El Djazaïr ont été très actifs. Rencontre avec la presse, informations fournies au grand public, dégustation de produits du terroir, rituel du chèche targui, organisation d'une tombola ont constitué leur programme quotidien à la grande joie du public, nombreux à se regrouper autour du pavillon national. Les ateliers vivants des artisans présents, ont été une véritable attraction. Dessin sur sable, calligrapie arabe, ont été au programme. Même si, de l'avis de nombreux visiteurs du pavillon national, cette animation a été très attrayante, il n'en demeure pas moins que, nombreux aussi sont ceux qui s'interrogent sur les résultats réalisés à partir de cette participation. Après plus d'une décennie de présence à ce salon, seuls quelques trois dizaines de milliers de touristes espagnols seulement ont foulé le sol national et dont une grande partie est constituée d'hommes d'affaires dont la motivation principale n'est pas touristique. Les efforts méritoires des uns et des autres ne pourraient toutefois pas occulter des manques flagrants. Contrairement aux pays concurrents de la région, aucune action de communication n'a été prévue dans le cycle de conférences programmé par les organisateurs du «Fitur». Et encore moins des rencontres B to B qui auraient pu déboucher sur la conclusion d'accords de commercialisation de certains produits touristiques susceptibles d'intéresser la demande internationale présente au salon. Et pourtant, ce n'est ni le temps ni les thèmes ni l'espace qui manquaient. De même que l'animation musicale habituellement organisée n'était pas cette fois au rendez-vous pendant les journées «grand public». Enfin, la fameuse «journée de l'Algérie», une journée de promotion par excellence a été «zappée» par les organisateurs. L'austérité évoquée justifie-t-elle ces omissions de taille? Pourtant, cette édition a reçu les plus grands honneurs de la part des Espagnols. Le roi Felipe VI d'Espagne et son épouse Letizia ont tenu à manifester leur amitié à l'Algérie en l'intégrant dans leur programme de visite de trois pavillons seulement du «Fitur». Un geste qui aurait pu être l'occasion pour une présence plus agressive aux plans de la promotion, de la communication et la commercialisation.