Le texte accorde une place centrale à l'apprentissage à travers une démarche adaptée aux besoins de l'économie nationale. Le secteur de la formation est en décalage avec le marché du travail. Les durées de formation sont insuffisantes pour garantir une main-d'oeuvre qualifiée. Ce sont les principales préoccupations émises par les députés lors du débat, hier, sur le projet de loi fixant les règles applicables en matière d'apprentissage. Les intervenants étaient nombreux à reconnaître le manque de coordination entre l'offre et la demande. Le député du FLN, Slimane Saddaoui a critiqué la politique de l'emploi qui n'a pas réussi à accompagner le développement économique. «Il ne suffit pas d'accorder des crédits à des jeunes et de les livrer à eux-mêmes», a-t-il affirmé, tout en précisant que les dispositifs de création d'emploi, entre autres l'Ansej et Cnan n'ont aucune donnée sur le marché du travail et ses besoins en termes de main-d'oeuvre. Ce député du FLN soutient qu'il n'y a pas beaucoup d'instituts de formation qui assurent des formations de qualité et qui sont demandées par le marché du travail. Abdelkader Hasnaoui, du RND a continué sur cette lancée, en appelant le département de la formation professionnelle à publier chaque année des statistiques sur le nombre des diplômés en vue de permettre de dégager une vision claire sur la main-d'oeuvre disponible. Ce dernier estime que les centres de formation doivent répondre aux besoins du marché, en leur offrant des travailleurs qualifiés. De son côté, Lakhdar Ouelhasi de l'alliance Adala-Nahda et El-Bina a relevé que le ministère doit suivre strictement le cursus de formation pour un meilleur apprentissage des stagiaires. «Beaucoup de diplômés souffrent du manque de qualification», a-t-il reconnu, en relevant que ce projet ne doit pas se contenter des formations et des diplômes mais intégrer des diplômes d'encouragement au profit des travailleurs. Mahdia Khemri du MSP a plaidé pour l'instauration d'un bac professionnel, en vue de donner plus de poids au diplôme. Une idée soutenue par plusieurs intervenants de différentes formations politiques. Dans son exposé, le premier responsable du secteur, Mohamed Mebarki a assuré que ce projet de loi vise justement à adapter la formation aux besoins du marché. «Le texte accorde une place centrale à l'apprentissage à travers une démarche adaptée aux besoins de l'économie nationale et qui associe largement les entreprises et les employeurs», a-t-il affirmé. Détaillant le contenu de ce projet, le ministre a indiqué qu'il prévoit notamment «la création d'une banque de données auprès de l'administration centrale du ministère de la Formation professionnelle». Le texte précise que les données «sont établies par commune et par wilaya et comportent, notamment la liste nominative et les qualifications professionnelles des maîtres d'apprentissage, des artisans ainsi que la liste des employeurs». Le ministre a également précisé que le texte de loi stipule «l'appui des missions des inspecteurs pédagogiques chargés de la formation par l'apprentissage et la garantie de facilités pour le recrutement des apprentis une fois diplômés, en coordination avec les dispositifs nationaux de l'emploi». Mebarki a indiqué que ce projet visait «à renforcer l'objectif stratégique consistant en l'adéquation entre la formation et l'emploi, d'autant que l'apprentissage est un dispositif important et indispensable à l'insertion professionnelle et à la lutte contre le chômage».