Le maréchal Khalifa Haftar Jeudi dernier, le porte-parole de l'ANL Ahmed al Mesmari et d'autres responsables au sein des autorités de l'Est (Parlement de Tobrouk et dirigeants de Benghazi) avaient catégoriquement démenti les informations sur une hospitalisation précipitée du maréchal Haftar en Jordanie... Annoncé comme mort par certains sites jeudi dernier, le maréchal Khalifa Haftar est effectivement hospitalisé depuis plusieurs jours dans un hôpital à Paris, selon son porte-parole qui a confirmé dans la nuit de vendredi à samedi les révélations de certains médias tout en démentant la nouvelle de son décès. L'homme fort de l'est de la Libye comme se complaît à le nommer la presse occidentale aurait ressenti un malaise au cours d'un programme de visites prévues dans plusieurs pays, ce qui a nécessité des examens d'abord au Koweit puis une évacuation sur un hôpital en France. Les sources à l'origine de la toute première information ont évoqué un AVC, mais il n'y a eu aucune confirmation à ce jour de la nature exacte du malaise par le porte- parole du maréchal Haftar, Ahmed al Mesmari qui a indiqué cependant qu'il était en train de subir «des examens médicaux normaux». Agé de 75 ans, le maréchal Haftar, devrait même être de «retour en Libye dans quelques jours pour poursuivre la lutte contre le terrorisme», a ajouté al Mesmari sur son compte Twitter, passant outre les informations contradictoires qui circulent depuis plusieurs jours déjà sur l'état de santé effectif du maréchal dont plusieurs sources libyennes médiatiques et sécuritaires, ont avancé qu'il serait victime d'une attaque cérébrale ou cardiaque. Il convient de rappeler que, jeudi dernier, al Mesmari et d'autres responsables au sein des autorités de l'Est (Parlement de Tobrouk et dirigeants de Benghazi) avaient catégoriquement démenti les informations sur une hospitalisation précipitée du maréchal Haftar en Jordanie, allant jusqu'à déclarer que «toutes les nouvelles au sujet de la santé du commandant général sont fausses, le maréchal Haftar est en excellent état de santé». En tout état de cause, le maréchal n'a fait aucune apparition publique depuis plus d'une semaine et aucune photo de lui n'a été publiée par les médias libyens, donnant du crédit à la rumeur sur la brusque aggravation de son état de santé. Rumeur qui a conduit certains médias du pays, repris par d'autres médias étrangers, à annoncer vendredi dernier la mort soudaine du maréchal Haftar, malgré les démentis réitérés de son porte-parole et de ses proches. L'émissaire de l'ONU en Libye, Ghassan Salamé, a lui aussi démenti indirectement la rumeur en affirmant qu'il s'est entretenu vendredi avec Khalifa Haftar «de la situation générale en Libye et des derniers développements politiques dans le pays». Enfin, un membre important de l'entourage du maréchal Khalifa Haftar a également déclaré aux agences de presse le même jour que le chef de l'Armée nationale libyenne «va très bien et qu'il doit rentrer en Libye ce week-end». Compte tenu de la situation de crise ebdémique dans laquelle se trouve la Libye depuis 2011, le fragile équilibre qui existe entre, d'un côté, le gouvernement d'union nationale (GNA) reconnu par la communauté internationale et basé à Tripoli, et de l'autre, une autorité exerçant son pouvoir dans l'est du pays, avec le soutien du maréchal Haftar, pourrait se retrouver rompu, du jour au lendemain, entraînant de graves turbulences. Le maréchal Haftar est à la tête de l'Armée nationale libyenne (ANL, autoproclamée) et, depuis la reprise de Benghazi l'an dernier, au terme de trois années de guerre, face entre autres aux forces de Daesh, il mène un combat sans merci contre les groupes islamistes en Libye qui l'accusent de vouloir instaurer une nouvelle dictature militaire.