Algérien de sang et de coeur, j'ai appris la nouvelle de ce référendum comme un grand bonheu Parce qu'il est dans l'histoire d'une nation des moments qui fondent son avenir, le président Abdelaziz Bouteflika a invité l'Algérie à renouer avec son destin, par la procédure du référendum qu'autorise l'article 7 de la Constitution. Le 29 septembre 2005 sera un jalon dans notre histoire, et à l'occasion des nombreux meetings qu'il anime, le président témoigne d'une seule volonté: que le peuple s'exprime librement et massivement sur le projet de la charte. L'enjeu doit être placé au juste niveau: une continuité lie l'indépendance en 1962, la concorde civile en 1999, et la réconciliation nationale en 2005. Le peuple algérien a la parole : devant les générations qui ont construit le pays, devant la communauté internationale qui l'observe, l'Algérie se doit d'être au rendez-vous, un rendez-vous qui est aussi celui du courage. Au geste du président doit répondre la ferveur d'un peuple qui croit en son avenir. Algérien de sang et de coeur, j'ai appris la nouvelle de ce référendum comme un grand bonheur. Le président a senti que l'Algérie était prête, qu'il ne fallait plus qu'un signal pour, dans un grand acte unitaire, tourner la page, dépasser les peines et les rancoeurs. Pour que le monde entier sache que l'Algérie est une. Pour que chaque Algérien et chaque Algérienne affirme, sans renier sa diversité, qu'il n'a sur cette terre que des frères et des soeurs. Oui, vraiment, il est temps de mettre un terme à la fitna. Nous avons une si belle maison à construire que tous les talents et toutes les énergies doivent être à pied d'oeuvre. Je suis convaincu que le succès du référendum sera fédérateur mais je n'idéalise rien. Nous savons tous l'ardeur et la sagesse qui seront nécessaires pour tourner la page, pour que chacun reprenne le goût de la conquête. Pour que après les fracas, s'ouvre une ère de sérénité. Le lendemain du référendum, il faudra construire, et trois points me paraissent essentiels: la religion, le droit, et l'économie. Réhabiliter l'islam est une exigence. Les actes terroristes commis en son nom durant la tragédie nationale, ont mis à mal les valeurs fondamentales de notre religion. Depuis quand l'intolérance, la violence ou le crime seraient les bases du Saint Coran? Ce détournement des préceptes de l'islam doit prendre fin dans la clarté. L'islam algérien doit renouer avec son passé, fait d'harmonie, d'équilibre, de respect, de tolérance et de liberté. L'islam aura alors son vrai visage. A la régression, doit succéder l'ouverture: le pardon au lieu de la rancoeur, la tolérance au lieu du fanatisme, la lumière au lieu des ténèbres. La suprématie du droit doit être le combat quotidien. C'est en consolidant l'Etat de droit, en accordant à l'appareil judiciaire une véritable indépendance, en renforçant encore plus le jeu des mécanismes démocratiques, que la confiance du citoyen sera gagnée. C'est en érigeant un système de justice neutre et impartial, en combattant la corruption et le népotisme, que la sensation de hogra qui submerge malheureusement trop souvent le citoyen, pourra disparaître. C'est en luttant contre toute forme d'injustice que le peuple algérien, dans toute sa diversité, pourra enfin s'épanouir. Quant au développement économique, de nombreux facteurs sont réunis pour que l'Algérie puisse s'ancrer dans la prospérité. La conjonction d'une croissance élevée et d'une inflation maîtrisée permet de réduire la dette. Principal axe de la lutte contre le chômage, la création d'emplois est en hausse permanente. Le pacte économique et social devra privilégier l'assistance des démunis et des plus faibles. Le succès du référendum placera le président Bouteflika devant une forte attente, et appellera à une politique lucide et courageuse. L'acte de réconciliation nationale servira à la fois de fondation et de source d'énergie pour cette politique qu'attend l'Algérie. Parce qu'il s'agit de réconciliation nationale, ce référendum ne sera jamais le blanc-seing que quelques uns croient pouvoir redouter. Les voix les plus diverses se retrouveront pour dire oui, oui à un avenir commun, oui à une Algérie qui veut regarder l'avenir en face. Le 30 septembre, le soleil du matin éclairera une Algérie encore plus belle.