Kane a été impliqué sur les trois buts de l'Angleterre Une rencontre qui va donc de nouveau poser ce débat déjà apparu pendant l'Euro 2016 et le Mondial russe: et si c'était la fin du jeu de possession? Le Portugal, la France et désormais l'Angleterre ont leur petite idée sur la réponse. 15 ans. 5609 jours que l'Espagne n'avait plus perdu lors d'un match officiel à domicile après avoir enchaîné 34 victoires et quatre nuls sur ses 38 dernières rencontres disputées dans la péninsule ibérique. Une jolie série qui a donc pris fin brutalement face à l'Angleterre en Ligue des nations, lundi à Séville (2-3). Et pour réussir cet exploit, la bande à Gareth Southgate s'est clairement inspirée de celle de Didier Deschamps, en se montrant solide défensivement et précise offensivement, en profitant des espaces laissés par les Espagnols pour les piquer en contre. Une rencontre qui va donc de nouveau poser ce débat déjà apparu pendant l'Euro 2016 et le Mondial russe: et si c'était la fin du jeu de possession? Le Portugal, la France et désormais l'Angleterre ont leur petite idée sur la réponse. Privée de Dele Alli, Jesse Lingard, Jordan Henderson ou encore John Stones, l'Angleterre s'attendait à souffrir en entrant sur la pelouse du stade Benito-Villamarín de Séville. Et cela n'a pas manqué puisque les Espagnols, orphelins de leur meneur de jeu Isco blessé, attaquent la rencontre avec le ballon dans les pieds et l'envie de faire trembler les filets de Jordan Pickford. Sauf que la défense anglaise est solide, et le portier d'Everton a la baraka sur une frappe de Marcos Alonso qui retombe sur le haut de son crâne (4e). Une alerte qui ne décourage pas les Anglais à abandonner leur pressing tout terrain. Et cela fonctionne puisque les défenseurs espagnols - à l'image de Sergio Ramos et Sergio Busquets - enchaînent les erreurs techniques, et Harry Kane en profite pour lancer Marcus Rashford en contre. L'attaquant de Manchester United lève la tête et sert Raheem Sterling qui ne tremble pas pour battre David de Gea et inscrire son premier but en sélection depuis 2015 (0-1, 15'). La suite sera du même acabit, avec une Espagne qui domine, qui oblige Jordan Pickford à la parade devant Marcos Alonso (23') et en face une Angleterre destructrice en contre. Et c'est ainsi que Harry Kane envoie Marcus Rashford sur orbite pour punir son coéquipier à Manchester (0-2,30'), avant de profiter d'une ouverture sublime de Ross Barkley pour offrir un caviar en retrait à Raheem Sterling qui accepte l'offrande avec plaisir (0-3, 38'). Folie. Piqués au vif par les sifflets des supporters et la probable engueulade de Luis Enrique dans le vestiaire, les Champions du monde 2010 reviennent sur le terrain la bave aux lèvres, avec l'envie de rappeler que le mot remontada a été créé par les Espagnols. Sauf que la défense anglaise n'est pas vraiment d'humeur à encaisser un but. Le sélectionneur de la Roja décide alors d'abattre sa carte maîtresse en dégainant Paco Alcácer qui a toujours marqué au moins un but dans tous ses matchs disputés cette saison. Une statistique toujours valable puisque l'attaquant de Dortmund s'envole tel un basketteur pour claquer un coup de boule qui va se loger sous la barre de Pickford (1-3, 58'). Un but qui va entraîner quelques minutes de folie avec en climax un dribble manqué du portier anglais devant Rodrigo qui va finalement se rattraper par un léger tirage de maillot et un tacle à la Harry Maguire (62'). La suite? les Anglais grattent du temps et les Espagnols s'entraînent aux frappes de loin. Sauf que celles-ci terminent toutes en dehors du cadre. Sergio Ramos aura beau prouver qu'il est toujours capable de marquer des buts au bout du temps additionnel (2-3, 90'+7), cela ne suffira pas à empêcher la première défaite de Luis Enrique sur le banc de la Roja. Une défaite qui va obliger l'Espagne à un résultat en Croatie lors de la dernière journée de cette Ligue des nations si elle ne veut pas que l'Angleterre se rende au final four.