Ces bombes deviennent une véritable menace pour nous Durant les 11 premiers mois de l'année en cours, les services de la Gendarmerie nationale ont saisi plus de 7million et demi de produits pyrotechniques. Entre «halal et haram» la polémique stérile revient. La réalité est que les familles algériennes fêtent le Mawlid Ennabaoui. C'est un rituel. Chacun selon ses moyens. Ceux qui appellent au boycott ne sont qu'une minorité insignifiante. Tout indique que cette soirée de célébration spirituelle sera fameuse pour les familles qui se préparent à une soirée bien arrosée où le couscous et les bougies seront au rendez-vous. A la veille du Mawlid Ennabaoui, les maisons se transforment en lieux de fête. Cette année, fera l'exception. A notre grande surprise, pas de pétards! Les pétards, qui étaient indispensables, au point d'être synonymes de fête, sont pour cette soirée indisponible. Cette nouvelle fait le bonheur des parents, qui eux-mêmes, parfois cèdent aux caprices de leurs enfants. Ces produits qui représentent un énorme danger, sont désormais indisponibles dans les marchés. Rares! Les années précédentes ont été marquées par une présence impressionnante de ces produits nocifs à chaque fois que l'occasion se présentait. A la veille de la célébration de la fête du Mawlid Ennabaoui, une tradition ancrée dans l'esprit du peuple algérien, on constate, une rupture des stocks pour de nombreux produits pyrotechniques. Cette occasion se profilera sans pétards. Selon des témoignages recueillis au centre-ville d'Alger, les Algérois sont divisés entre ceux qui sont pour et ceux qui sont contre l'achat des pétards. «Chacun selon ses moyens, les familles modestes célèbrent cette soirée autour d'un dîner spécial», souligne un parent en précisant qu'il achète des pétards simples qui ne sont pas dangereux pour faire plaisir à ses enfants âgés entre 5 ans et 8 ans. A cause de ces bombes... Il ajoute qu'il est content que les services de sécurité aient saisi d'énormes quantités de pétards afin d'éviter le pire. «A cause de ces bombes, nos fêtes deviennent une véritable menace pour nous et pour nos biens», ajoute-t-il. «Ce jour est une occasion pour se réunir en famille, dans la convivialité et échanger des voeux de joie et de santé. Je ne comprends pas pourquoi certains s'acharnent contre la célébration du Mawlid Ennabaoui?», souligne un autre parent. De son côté, Mohamed, un jeune marchand de pétards, installé à la rue Meissonier, révèle que cette année est particulière. «Je n'ai pu procurer ma marchandise que difficilement. La police est partout. Mon ami, on lui a saisi sa table avec sa marchandise... Personnellement je suis très vigilant», ajoutant que les parents et les adolescents achètent les pétards sans aucun problème... Pour lui, certains déboursent jusqu'à 10.000 DA. «Certes, ce n'est pas comme les années précédentes, mais ça marche toujours!» Par ailleurs, nombreux sont les jeunes qui optent pour les agences de voyages qui leur proposent plusieurs formules de séjour au Sud algérien pour célébrer cette soirée spéciale dans une ambiance différente. A Ghardaïa, comme à Béchar ou ailleurs, les destinations sont nombreuses. Dans ce même ordre d'idées, beaucoup d'Algériens rejettent la flambée des prix à la veille des fêtes religieuses. Au marché, ils ont tous le même discours. «Comme à chaque approche d'une fête religieuse ou pas, les prix flambent, ils ne sont pas abordables pour toutes les familles», regrette une femme au foyer en ajoutant que la plupart des pères de famille ne sont pas en mesure d'offrir à leur famille un dîner digne de ce nom. De nouveaux points noirs Par ailleurs, les Algériens en général grands et petits, veulent faire la fête pour fuir la routine du quotidien et pour se réunir et faire de cet événement un moment de détente et de symbiose fraternelle, de joie et d'éclatement. Contactés par nos soins, le réseau algérien pour la défense des droits de l'enfant, Nada, nous a déclaré qu'il se mobilise à travers différentes actions, permettant aux enfants et leurs parents de célébrer cette journée dans une ambiance conviviale au parc zoologique de Benaknoun. Dans un autre cadre, contacté par nos soins, le chef du bureau de l'information à la Dgpc, le capitaine Nassim Bernaoui, a indiqué que la Protection civile met en place un important dispositif. «La direction générale de la Protection civile a mis en place un important dispositif de sécurité pour le bon déroulement de cet évènement, notamment par le renforcement des effectifs d'intervention de la Protection civile au niveau des diverses unités opérationnelles et les postes de secours routiers», précise le même officier. Ajoutant, en outre, que des actions d'anticipation seront menées par des équipes mobiles de la Protection civile qui seront déployées sur le terrain au niveau des points noirs du réseau routier, des sites touristiques et des espaces publics qui connaissent des regroupements massifs de la population afin d'intervenir rapidement en cas d'accidents. De leur côté, la direction générale de la Sûreté nationale et le Commandement de la Gendarmerie nationale ont mis un dispositif sécuritaire spécial renforcé. En revanche, il est important de souligner, que certaines familles algériennes boycottent El Mawlid Ennabaoui, non pas par souci financier, mais pour des convictions personnelles et religieuses. Pour rappel, le ministère de l'Education nationale a adressé une instruction aux directeurs des établissements scolaires tous paliers confondus au niveau national, les incitant à organiser des cérémonies et à la célébration de la fête du Mawlid Ennabaoui.