Le ministre de la Justice, Tayeb Louh et son homologue Mme Nicole Belloubet La convention en question permettra aux deux pays de se livrer les personnes poursuivies et condamnées par les autorités compétentes des deux pays. La ministre française de la Justice, Nicole Belloubet, qui a clôt, hier, une visite de deux jours à Alger, n'a pas caché son enthousiasme pour ce qui concerne la justice algérienne. «Je suis impressionnée par la rapidité de la mise en place du processus de modernisation du secteur de la justice en Algérie», a noté la ministre, non sans souligner qu'en France le même processus est en cours. «J'en avais entendu parler et souhaité voir comment cela s'est fait, car nous sommes en France en train de construire ce type de modernisation qui est très complexe», a reconnu Mme Belloubet. Et d'ajouter: «Nous avons des difficultés en France à arriver à ce résultat en si peu de temps.» Au premier jour de la visite, le ministre de la Justice, garde des Sceaux Tayeb Louh et son homologue Mme Nicole Belloubet, ont signé à Alger la convention relative à l'extradition. Selon Tayeb Louh, la convention d'extradition est d'une importance capitale pour les pays. «Elle permettra aux deux parties de se livrer réciproquement, conformément aux dispositions de forme et de fond contenues dans la convention, les personnes poursuivies ou condamnées par leurs autorités judiciaires compétentes, pour avoir commis des infractions donnant lieu à extradition», a-t-il indiqué. La convention d'extradition traite également, note Louh, les principes internationaux d'extradition notamment en ce qui concerne le refus d'extradition des nationaux des deux pays. «La convention d'extradition qui complète le cadre conventionnel en matière juridique liant les deux pays, qui fut enclenchée par la signature de la convention judiciaire relative à l'entraide en matière pénale le 5 octobre 2016, entrée en vigueur le 1er mai 2018, vise essentiellement le développement des relations amicales existant entre l'Algérie et la France», a ajouté le ministre de la Justice. «La signature de cette convention traduit par ailleurs la volonté des deux pays de faire face aux menaces qui pèsent sur la paix, la sécurité et la stabilité des sociétés et même sur l'évolution des démocraties dans le temps, ce qui nécessite une coopération judiciaire à même de garantir le respect des principes des droits de l'homme, la garantie des libertés fondamentales et le respect de la diversité des cultures et des civilisations», a enchaîné Tayeb Louh, relevant les bienfaits de la Réconciliation nationale adoptée par le président de la République. Pour sa part, Mme Nicole Belloubet a souligné que la convention d'extradition signée entre les deux pays est un texte très important. «Elle scelle l'aboutissement de six ans de négociations. Elle prévoit des dispositions modernisées sur les demandes d'arrestation provisoire, les transits et la protection des données personnelles», notant que des négociations d'une autre convention d'entraide judiciaire en matière civile et commerciale se poursuivent. «La convention d'extradition est aussi importante, car elle va renforcer la coopération entre les deux Etats devant faire désormais face à des défis communs: lutte contre le terrorisme, contre la criminalité organisée et contre les filières d'immigration illégale», a expliqué Mme Belloubet. La coopération judicaire entre l'Algérie et la France est déjà forte, a fait remarquer la ministre. «En plus de l'échange de dialogue entre les magistrats, greffiers, juristes des deux pays, la coopération s'illustre aussi par une coopération plus large sur le plan régional», a-t-elle noté. Aussi, la visite de Nicole Belloubet se poursuit aujourd'hui. Elle doit en effet, se rendre au tribunal de Dar El Beida à l'est d'Alger afin de voir de près la mise en oeuvre de la modernisation de la justice adoptée en Algérie en 2015.