Des oeuvres de miniature et d'enluminure d'une vingtaine d'artistes sont dévoilées dans une exposition collective inaugurée jeudi soir à Alger par le ministre de la Culture, Azzedine Mihoubi. Accueillie au Musée public national de l'enluminure, de la miniature et de la calligraphie, l'exposition intitulée «Charme et gaité de la miniature algérienne», regroupe une soixantaine d'oeuvres de grands miniaturistes et enlumineurs algériens à l'image de Ranem Mohamed, Adjaout Mustapha, Kerbouche Ali, Garmi Malika, Zemouche Baya ou encore Bachesais Farida. L'exposition offre au public un voyage sublime à travers la miniature et l'enluminure, art rehaussé par de grands artistes qui lui ont donné une «impulsion dynamique» depuis le début des années 1990. Les sites et paysages naturels ainsi que les monuments historiques du pays figurent parmi les sujets les plus prisés par les artistes qui ont imprimé, chacun de son empreinte et son genre esthétique, leur passion et observations de la nature pour certains et l'interprétation, pour d'autres, de faits historiques saillants et figures marquantes du pays. Mustapha Adjaout évoque la Révolution à travers «Dépossession» en plus de «Veuve», un tableau dans lequel le visiteur peut voir une veuve, avec ses deux enfants, se recueillant sur la tombe de son mari. Kerbouche Ali, élève des célèbres miniaturistes Mohamed Temam et Mustapha Ben Debbagh, dévoile deux portraits dédiés à la femme «La mariée» et «La musicienne», alors que Tachema Rabia rend hommage à la beauté féminine à travers trois miniatures intitulées «Le génie de la beauté». Bachesais Farida s'intéresse, quant à elle, au patrimoine vestimentaire, à travers deux portraits de femme «Algéroise» et «Haïk», ce costume féminin traditionnel qui symbolise, autrefois, la pudeur et l'élégance. L'enluminure est un art aussi présent dans cette exposition à travers les oeuvres de Tahar Boukeroui, Hussein Aïssa, Ben Halima Menad Hachemi Ameur, Belaribi Mustapha et Mouzaoui Mouna, entre autres, qui ont fait preuve d'une finesse de trait et un savoir-faire incontestable. «L'Unique Seigneur» de Boukeroui Tahar, «L'épée du prince de Hussein Aissa, «Le tonnerre» de Hachemi Ameur et «Enluminure» de Mezouane Abderrazak, sont parmi les oeuvres qui ont séduit le public et font redécouvrir l'enluminure, cet art porté haut par des grands artistes algériens à l'image de Mohamed Racim, spécialiste de la calligraphie arabe enluminée dont les oeuvres sont connues et appréciées à travers le monde. Organisée par le Musée national de l'enluminure, de la miniature et de la calligraphie et le Centre des arts et des expositions de Tlemcen, l'exposition est visible jusqu'au 18 avril prochain.