L'Algérie produit localement 50% de ses besoins L'Algérie produit localement 50% de ses besoins en médicaments, mais les prix appliqués actuellement peuvent constituer un «obstacle» à l'investissement. L'Union nationale des opérateurs de la pharmacie (Unop), a présenté, hier, les résultats de l'étude sur les prix des médicaments pratiqués en Algérie en comparaison avec ceux appliqués au sein des neuf pays de la région européenne et méditerranéenne utilisés par l'Algérie comme pays du «benchmark», en 2017. Cette étude, menée par le cabinet international de référence pour la fourniture d'informations et les statistiques des marchés pharmaceutiques internationaux (Iqvia), répondait à la question: «Les prix des médicaments en Algérie sont-ils plus chers que ceux des pays du «benchmark?» Cette étude sur la politique tarifaire des médicaments en Algérie a été réalisée en comparaison avec les prix des médicaments appliqués dans huit pays référence, à savoir la France, la Belgique, l'Espagne, la Grande-Bretagne, la Grèce, la Turquie, la Tunisie et le Maroc. Ainsi, contrairement aux dires des pouvoirs publics, lit-on dans un communiqué distribué à la presse, les résultats de cette étude démontrent clairement que les prix de nos médicaments figurent parmi les plus bas des huit pays cités. Cette étude a été initiée suite «aux refus opposés par les autorités publiques, aux demandes de revalorisation du prix des médicaments fabriqués en Algérie, introduites par les producteurs nationaux, au motif que les prix du médicament en Algérie seraient parmi les plus élevés au monde.» Le développement de l'industrie pharmaceutique en Algérie et l'exportation de sa production, nécessitent une révision des prix des médicaments pour encourager l'investissement dans ce domaine, a estimé mardi, à Alger le président de l'Union nationale des opérateurs de pharmacie (Unop), le docteur Abdelouahed Kerrar. L'Algérie produit localement 50% de ses besoins en médicaments, mais les prix appliqués actuellement, qui sont bas par rapport à ceux de certains pays européens et méditerranéens, peuvent constituer un «obstacle» à l'investissement, a précisé le docteur Kerrar lors de la présentation de ladite étude. Selon lui, l'absence de prix rémunérateurs des médicaments empêche l'accès à la technologie de fabrication des produits innovants ou des produits de biotechnologie. Les prix actuels vont à terme «casser la dynamique de croissance et surtout le développement de la production locale, indispensable à la réalisation des objectifs de la politique nationale de santé publique», a-t-il averti. Il a, toutefois, avancé qu'il était possible de concilier entre l'objectif d'assurer un accès aux soins, avec celui de rémunérer correctement les producteurs et leur permettre ainsi de se développer économiquement. La modification du cadre juridique relatif aux prix des médicaments demeure la seule solution pour permettre une bonne croissance de l'industrie pharmaceutique en Algérie a estimé le président de l'Unop. L'étude relève que le marché des médicaments algérien est «attrayant» et occupe la troisième place dans la région Mena, ajoutant que le pays «maintient une croissance régulière de 6,6% pour atteindre 4.1 milliards de dollars en 2021». Cette étude relève par ailleurs, que «l'application des prix des plus bas pourrait affecter le potentiel d'exportation et décourager dans le même sillage les investisseurs».