L'organisation du scrutin présidentiel auquel a appelé le président de l'Etat, Abdelkader Bensalah, est mal parti à Béjaïa. Pas moins de neuf présidents d'APC ont décidé, d'un commun accord, de refuser l'organisation de ce scrutin. Dans une déclaration rendue publique, les présidents des Assemblées populaires communales d'Akfadou, El Flay, Tinebdar, Sidi Aïch, Chemini, Béni Maouche, Amalou et Ouzellaguen ont réagi à un courrier émanant de l'administration, ayant pour objet «les modalités de l'organisation de l'élection du 4 juillet 2019». Réunis samedi dernier à Sidi Aïch, les P/APC des huit communes déclarent «refuser d'organiser l'élection présidentielle» qui, expliquent-ils, est largement refusée d'ores et déjà par le peuple algérien». Les signataires du communiqué-appel invitent leurs homologues des autres communes de Béjaïa à souscrire à l'idée, dans une rencontre prévue aujourd'hui à la salle de réunion de la wilaya. Leur emboîtant le pas, le président de l'Assemblée populaire communale de Barbacha opte pour la même position, allant jusqu'à affecter le personnel du bureau chargé des élections au service de l'état civil pour le renforcer. La rébellion des P/APC de Béjaïa risque de faire boule de neige tant au niveau local que national. Ces élus locaux ont décidé de s'allier à la position de rejet des élections exprimée par la population, à travers les nombreuses manifestations de rue. Les neuf P/APC de Béjaïa estiment «légitime de se rallier au peuple qui les a élus». Nouveau coup dur pour la démarche du président de l'Etat par intérim et le gouvernement, après celui des magistrats qui ont déjà affiché leur refus d'encadrer le scrutin. L'on saura plus aujourd'hui si l'action des neuf présidents d'APC sera confortée par d'autres responsables communaux de la wilaya. Mais d'ores et déjà, le communiqué des huit P/APC a été largement salué par l'opinion locale de Béjaïa, qui trouve en cette position un autre moyen encore plus efficace, pour soutenir les revendications populaires, concernant le «départ du système et de tous Les responsables qui le symbolisent». les édiles, qui ont déjà eu à exprimer leur adhésion aux revendications de la rue, à travers notamment leur participation régulière aux marches.