L'une des recommandations du Conseil des ministres qui s'est réuni, dimanche dernier, en présence du président de la République, Abdelmadjid Tebboune, c'est la question de l'eau et la sécheresse qui s'annonce avec acuité cette année après une saison hivernale parcimonieuse aux conséquences néfastes en matière d'alimentation en eau potable et d'irrigation agricole. Lors de cette réunion du Conseil des ministres, le ministre des Ressources en eau a exposé la nouvelle démarche qui s'impose pour parer à cette rareté de l'eau. Dans ce sens, le Conseil des ministres a approuvé la démarche du ministre des Ressources en eau Arezki Berraki, en précisant que « l'Algérie était située dans l'une des régions les plus touchées par les changements climatiques, ce qui explique pourquoi la part d'eau annuelle par citoyen demeure en dessous de la moyenne mondiale estimée à 40%. C'est pourquoi, il sera procédé à l'adaptation du Plan national de l'eau aux nouvelles données climatiques et de développement et à l'intégration des nouvelles tendances stratégiques du programme présidentiel, ce qui nécessite d'assurer des stocks stratégiques qui nous sécurisent contre l'irrégularité des précipitations, et qui garantissent, dans le même temps, une adaptation optimale avec les zones à relief accidenté, les données démographiques et à l'expansion urbaine », a précisé le ministre des Ressources en eau. Selon le même ministre qui a exposé sa démarche pour contrer ce manque drastique en eau « il sera prévu d'atteindre, avant la fin 2020, une distribution quotidienne de l'eau potable dans 469 des 661 communes ayant enregistré un manque en eau potable. L'opération touchera toutes les communes et zones d'ombre dans les cinq années à venir », a-t-il souligné. Le Conseil des ministres a, en outre, entériné la décision visant « la construction de quatre nouveaux barrages et l'augmentation du nombre de stations de dessalement dans le Nord et de déminéralisation dans le Sud du pays, ainsi que l'amélioration des services en matière d'eau potable et d'épuration L'irrigation agricole a été aussi abordée avec une importance capitale dans la perspective de répondre aux besoins pressants de l'agriculture en la matière en recourant à l'exploitation d'autres techniques et aussi puiser dans les eaux souterraines. Le renforcement de techniques d'économie au Sud en matière d'irrigation agricole et l'encouragement de l'épuration des eaux usées sont dans le nouveau programme d'urgence pour parer à la rareté des eaux et la sécheresse qui frappe le territoire national. Intervenant au terme de cet exposé, le président Tebboune a mis en avant l'impératif d'accorder la priorité à la situation actuelle des ressources en eau, à travers des solutions réalistes et urgentes en recourant à l'exploitation suffisante des eaux usées au Nord et au Sud du pays, donnant des instructions pour la prise en charge immédiate du problème, et la mise en place d'un plan de raccordement entre les barrages, afin d'éviter une pénurie d'eau dans le pays, notamment face à une faible pluviométrie », et d'ajouter « Il faut prendre en considération la distribution équitable de cette ressource vitale entre les citoyens et les régions, en recherchant des sources renouvelables qui viennent s'ajouter au stock de réserve, notamment devant la demande croissante sur cette ressource vitale en raison du développement socio-économique et l'accroissement de la population. Affirmant que l'Etat poursuivra son soutien au secteur des ressources en eau, au vu de son impact sur la vie des citoyens et son rôle dans l'accompagnement du développement socio-économique du pays, le président de la République a insisté sur la nécessité de veiller à l'utilisation rationnelle et la préservation de ces ressources en faveur des générations futures, ordonnant d'introduire une réforme profonde dans les modes de gouvernance des eaux consistant en la mise en place d'un mécanisme national d'évaluation de la performance des services publics de l'eau et de lutte contre le gaspillage et l'exploitation anarchique des éléments polluants de cette ressource vitale dans la vie de l'homme », mentionne-t-on. H.N.