Le ministre saoudien des Affaires étrangères, le prince Saoud al-Fayçal, a exclu, hier, que son pays suive l'exemple des Emirats arabes unis en nouant des relations diplomatiques avec Israël, en l'absence de paix avec les Palestiniens. «Il doit y avoir une paix entre Israël et les Palestiniens, s'appuyant sur des bases internationales reconnues» en faveur de la création d'un Etat palestinien, a-t-il déclaré lors d'une conférence de presse à Berlin. «Quand cela sera atteint, alors tout sera de nouveau possible.» «Quand nous avons apporté notre soutien au plan de paix arabe en 2002, nous pensions qu'il y aurait aussi des relations entre l'Arabie saoudite et Israël», a déclaré le chef de la diplomatie saoudienne. Cette initiative visait à résoudre le conflit israélo-arabe, en améliorant les relations entre Israël et le Monde arabe, en échange du retrait total d'Israël des Territoires occupés et d'une solution viable pour les Palestiniens. «Mais les conditions ont changé», a estimé le responsable», qualifiant «d'illégale» la politique «d'annexion unilatérale» d'Israël, par ailleurs «dommageable à la solution à deux Etats». Il s'agit de la première prise de position de Riyadh sur l'accord «historique» conclu la semaine dernière entre les Emirats arabes unis et Israël, sous l'égide des Etats-Unis, sur une normalisation de leurs relations. Mais la déclaration vient confirmer l'analyse selon laquelle l'Arabie saoudite, sous la direction du roi Salmane ben Abdelaziz al Saoud dont on sait qu'il est très attaché à la défense des droits inaliénables du peuple palestinien, ne manquerait pas de dissiper le rideau de fumée soigneusement nourri par les Israéliens et leur lobby sioniste, notamment aux Etats-Unis. (avec agence)