«Retroussez-vous les manches», les vaccins arrivent! Le président Abdelmadjid Tebboune a donné, dimanche, des instructions au Premier ministre, Abdelaziz Djerad, à l'effet de présider «sans délais» une réunion avec le Comité scientifique de suivi de l'évolution de la pandémie de coronavirus pour choisir le vaccin adéquat anti-Covid-19 et de lancer la campagne de vaccination à partir de janvier prochain. Moins d'un mois. Une poignée de jours pour ainsi dire. Un délai court. Mais à l'impossible nul n'est tenu. Il y va de la vie des citoyens. Moderna, Pfizer, Spoutnik V, AstraZeneca-Oxford... Une panoplie de choix. Un choix cornélien pour le Comité scientifique de suivi de l'évolution de la pandémie de coronavirus, notamment en ce qui concerne le choix adéquat du vaccin. Une question délicate, même si les autorités du pays ont exprimé, à maintes occasions, leur souci de prioriser, dans leur sélection définitive du produit, la sécurité et la santé de la population «indépendamment de son prix». Le Premier ministre, Abdelaziz Djerad, a assuré récemment que l'Algérie «acquerra le vaccin anti-coronavirus présentant des garanties certaines, d'où l'impératif d'éviter toute précipitation ou décision aléatoire». Tandis que le ministre de la Santé, de la Population et de la Réforme hospitalière Abderrahmane Benbouzid a souligné que «dès sa commercialisation, l'Algérie acquerra le vaccin pour protéger ses citoyens, quel que soit son prix», tout en adoptant une démarche «prudentielle» depuis les annonces de mise sur le marché de produits destinés à combattre le Covid-19. Le choix du vaccin devient ainsi un choix régalien que devra endosser le président de la République ou le Premier ministre. Pour être dans les délais impartis par le chef de l'Etat, le Premier ministre a présidé, hier, une réunion de travail avec les membres du Comité scientifique de suivi de l'évolution de la pandémie du nouveau coronavirus pour examiner les modalités d'acquisition d'un vaccin adéquat anti-Covid-19. Il serait question des conclusions des deux commissions mises sur pied dont la première présidée par le ministre de la Santé est chargée de la sélection du vaccin le plus approprié et le plus sûr, du suivi de l'opération de vaccination à travers les établissements de la santé, et la seconde, présidée par le ministre de l'Intérieur, chargée de l'aspect organisationnel et logistique, notamment le transport, le stockage et la distribution du vaccin. En effet, le choix du vaccin n'est que la moitié du problème. Le plus grand défi sera l'acquisition et sa distribution en plus, entre autres, du transport et du conditionnement du produit. Il faudra se retrousser les manches pour préparer la logistique. Il sera question de la sécurité des infrastructures, un accès restreint aux zones pharmaceutiques, des contraintes de température aussi bien pour le fret que pour le stockage. Du fait que les doses de vaccins nécessitent un autre niveau de refroidissement. Sur un autre registre, et du fait que l'opération de vaccination est une bataille contre un virus planétaire, il serait judicieux d'exempter les membres de l'équipage, chargés du fret de la quarantaine de 14 jours. De même que la levée des obstacles économiques, à l'instar des redevances de survol, des frais de stationnement dans les aéroports et des restrictions de créneaux horaires. Sur un autre registre, face à l'afflux certain de contaminés, la réquisition du corps médical et paramédical et professionnels de la santé sera impérative. «Si le vaccin sera similaire aux produits que l'Algérie a l'habitude d'utiliser, cela ne posera aucun problème. Le pays a eu déjà à vacciner 10.000 enfants en une semaine. En revanche, si le choix est porté sur un autre vaccin, il y a toute une logistique qui est en train d'être étudiée» avait noté le ministre de la Santé. Autant de facteurs que doit prendre en charge le gouvernement pour la réussite de cette opération de vaccination à grande échelle. Pour l'heure, l'important est d'acquérir le vaccin pour l'ensemble de la population, tout en priorisant les personnes à risque, à savoir les blouses blanches, les personnes âgées ainsi que les malades chroniques même s'il sera «gratuit pour tous» comme a tenu à le préciser le ministre de la Santé arguant que l'accès aux soins a, de tout temps, été assuré en Algérie.