L'Algérie contient des dizaines «de milliers de zones d'ombre, dans différentes villes de l'intérieur du pays. L'Etat algérien y consacre un budget conséquent pour les réhabiliter et permettre à leurs habitants de bénéficier des meilleures conditions de vie. Seulement, force est de constater que ce qualificatif de «zone d'ombre» ne concerne pas seulement ces villes de l'intérieur, mais bien aussi au niveau de la capitale, dans des endroits dits, pourtant, «stratégiques». Sur ces colonnes, nous les avions moult fois évoqués, mais toujours est-il que la situation de la majorité d'entre eux reste en stand-by. À Birkhadem, dans la proche banlieue-Sud d'Alger, des bâtisses constituent un danger de mort pour des centaines de familles qui attendent, impatiemment, que leurs cas soient pris en compte en les relogeant et leur permettant, ainsi, de vivre dignement dans un appartement qui commence à devenir un rêve «irréalisable». En plein centre de l'une de ces localités, se trouve la Cité 450 Logements APC-Cnep, dont l'état se détériore de jour en jour, de mois en mois, d'année en année. Au temps de «l'Algérie nouvelle», les habitants de ce «point noir» ont connu une lueur d'espoir, mais au fil du temps, ils se rendent compte que leurs dossiers sont renvoyés aux calendres grecques et qu'ils doivent, ainsi, prendre leur mal en patience. Mais ne dit-on pas que «la patience a des limites». Quelque 250 familles de cet endroit, appelé communément «Pitavi» ont frappé à toutes les portes, en vain. «On se joue de nous comme avec des balles de ping-pong. Or, si on se réfère à la date de la première étude de notre dossier, n'importe quel responsable des services concernés et compétents était, en mesure de le régler dans l'immédiat», regrette-t-on. Malheureusement, le même disque se répète en disant que «le dossier est à l'étude au niveau de l'Office de Promotion et de Gestion Immobilières (OPGI) de Hussein-Dey». Depuis, rien n'est fait. Dans des conditions de vie moyenâgeuses, les occupants de ce qui ne garde d'appartements que le nom, ne savent plus sur quel pied danser, eux qui voient des vertes et des pas mûres au quotidien. Chaque fois qu'ils sollicitent un entretien avec le P/APC, Djamel Achouche, celui-ci leur réserve la même réponse: «Ce dossier me dépasse.» Cette réponse est somme toute logique, puisque cela ne rentre pas dans le cadre de ses prérogatives, mais la situation va de mal en pis à tel point que la vie des gens est en péril, dans des habitations menacées d'effondrement à tout moment. Dans une récente vidéo publiée sur la page officielle de l'APC, Djamel Achouche a déclaré: «A notre niveau, on voulait réaliser des travaux de réaménagement au niveau de cette cité, mais la hiérarchie ne nous a pas autorisés à les entreprendre, sous prétexte que «ses habitants seront relogés prochainement». On ne peut, donc, pas injecter de l'argent et réhabiliter une cité qui sera prochainement démolie.» Encore une fois, cette réponse est somme toute logique, mais que doivent faire les habitants entre-temps? Doivent-ils rester, ainsi, la peur au ventre face aux risques qui les guettent de partout? Ils espèrent - et c'est la seule alternative qui leur reste - que la situation change. Mais, contrairement à ce que dit l'adage, cet «espoir ne risque pas de faire vivre». Les walis qui se sont succédé à Alger depuis l'avènement de cette cité, sont restés passifs et les habitants regrettent le fait que cela soit aussi le cas avec l'actuel, Youcef Chorfa. Lors de sa dernière visite à Birkhadem, il y a quelques jours de cela, ce dernier s'est déplacé au stade de cette commune, situé à une centaine de mètres de «Pitavi», sans pour autant daigner jeter un coup d'oeil sur ce «mouroir». Aussi, l'on se demande si le P/APC et ses collaborateurs ont fait part à Chorfa de la préoccupation de ses habitants et l'urgence d'accélérer le dossier? «Je suis tenté de répondre, sans risque de me tromper, que cela n'a pas été le cas. Nous avons l'habitude, en Algérie, de ne montrer à son supérieur que ce qui est beau», regrette-t-on du côté des gens de «Pitavi». Ceux-ci ne se considèrent plus comme des êtres humains, mais des machines qui attendent leur date de péremption pour être, ensuite, jetées en pâture. Les promesses, il y en a à la pelle, mais jusqu'à l'heure, en l'an 2021, l'on continue de tourner en rond. Qui solliciter dès lors? À Youcef Chorfa de répondre.