Rebondissement de l'affaire du drame survenu au niveau de le résidence universitaire des filles «Ouled Fayet 2» ayant coûté la vie à l'étudiante Nacéra Bekkouche. Sifeddine Hadji, le directeur de la cité universitaire Ouled Fayet 2, où le drame a eu lieu, a été limogé. C'est ce qu'a affirmé hier, Chérif Mouloud, sous-directeur du département de l'informatique et des statistiques au sein de l'Office national des oeuvres universitaires (Onou). Ce dernier sera remplacé par Abdelkader Bouachrine. Cette décision intervient après le décès tragique d'une jeune étudiante (24 ans), originaire de Tiaret. Les faits de ce dramatique accident remontent à samedi dernier, lorsqu'un incendie s'est déclaré dans la chambre de la jeune défunte. Le ministère de l'Enseignement supérieur et de la Recherche scientifique avait fait savoir, dans un communiqué, que «le décès de l'étudiante Nacéra Bekkouche est dû à un court-circuit électrique au niveau d'une résistance, à l'intérieur de la chambre de la victime». Une déclaration qui a jeté de l'huile sur le feu. Quelques heures après la publication dudit communiqué, des étudiantes se sont regroupées dans l'enceinte de ladite cité universitaire. Selon le témoignage des manifestantes, le recours aux résistances est dû au manque de chauffage dans les chambres. La qualité des repas servis aux restos, qui laisse à désirer, les pousse, selon leurs dires, à préparer les repas dans leurs chambres, à travers le recours aux résistances. Les manifestantes ont réclamé des mesures sévères, afin d'éviter que ce type de drame ne se reproduise pas. La colère a franchi les murs de la cité universitaire de Ouled Fayet 2. L'indignation de le famille estudiantine est toujours palpable. Mais l'affaire en question n'a pas encore livré tous ses secrets. En attendant le rapport final d'une enquête aussitôt ouverte par les services de la sûreté, afin de déterminer les tenants et les aboutissants de ce drame, il est attendu de voir «d'autres têtes tomber». Le ministre de l'Enseignement supérieur et de la Recherche scientifique, Abdelbaqi Benziane, avait promis au lendemain du drame que «son département prendra les mesures nécessaires afin que des incidents similaires ne se reproduisent plus». La tragédie a aussi relancé le débat sur la qualité des prestations et les conditions de prise en charge des étudiants par l'Office national des oeuvres universitaires. Un dossier qui était, il y a deux semaines, abordé par le ministre lui-même. «Un tiers du budget du secteur de l'enseignement supérieur chaque année, va aux oeuvres universitaires, soit une moyenne de 110 milliards de dinars chaque année», avait-il révélé, lors de son passage à l'émission L'Invité de la rédaction de la Chaîne 3 de la Radio nationale. Benziane avait déclaré que «cet argent doit aller aux seuls étudiants, c'est-à-dire les universitaires». Ce n'est pas tout. Il avait reconnu «une mauvaise gestion» des cités universitaires, en déclarant: «Nous avons vu à travers plusieurs expériences qu'il y a eu des résidences qui fonctionnent différemment des autres, avec les mêmes moyens.» Autrement dit, la précarité touche les cités universitaires alors que l'Etat débourse des sommes colossales. Le premier responsable du secteur avait fait état de la préparation d'une réforme «structurelle» via l'installation d'un groupe de travail chargé de mener une réflexion sur l'avenir des oeuvres universitaires. Benziane avait expliqué qu'«un groupe de travail est en train d'étudier plusieurs volets, notamment les bourses, l'hébergement, la restauration et le transport des étudiants, pour pouvoir les finaliser».