Quand vous aviez assisté au procès dit du «montage automobile» durant lequel l'inculpé Ahmed Ouyahia ex-Premier ministre avait «avoué» avoir revendu des lingots d'or, gracieusement offerts par des émirs du Golfe, venus au sud-ouest du pays, chasser du bon gibier, vous auriez eu une autre façon de voir la justice en branle! Nous n'avions pas relevé des sautes d'humeur de la ma-gistrate, tapant du poing sur le pupitre, ameutant le parquetier et le greffier de prendre immédiatement acte de ce qui venait d'être reconnu! Non! Rien de tout cela! La réaction de la juge fut terre à terre, puisque Douniazed Guellati, la présidente, n'avait pas abordé le sujet, et considéra cette info comme de l'eau versée sur du sable brûlant, au mois d'août à midi, au fin fond de Aïn M'Guel! En deux mots comme en quatre, ce n'était pas exactement ce qui était reproché à l'ancien Premier ministre, loin s'en faut!