Le sas commence! En plus du tamisage qui sera fait par l'Autorité nationale indépendante des élections (Anie), les listes électorales passeront sous le scanner des services de sécurité en vue de débusquer toute velléité d'user de l'argent sale lors des prochaines élections législatives. Une tâche ardue sachant que la plupart des candidats ne sont pas affiliés aux partis politiques, donc inconnus de la scène publique. Selon les statistiques, non définitives, révélées, il y a quelques jours par l'Anie, c'est un total de 4653 listes, dont 2898 listes indépendantes contre 1755 listes de partis politiques. L'action des services de sécurité combinée avec le travail de l'Anie aura l'effet d'un véritable crible en vue de juguler la corruption électorale. La machine est déjà en action, notamment du côté des services de sécurité qui redoutent un retour des oligarques à travers cette consultation. Des sources très au fait du «dossier électoral», rapportent que des hommes d'affaires seraient sur le point de lancer une OPA sur la future APN. Selon ces sources, ils sont au moins 10 hommes d'affaires à figurer sur les listes du parti El-Bina, tandis que 13 autres auraient misé sur le parti El-Moustakbal. Ces hommes d'affaires, précisent nos sources, n'agissent pas seuls, mais ils seraient téléguidés par d'anciens oligarques qui auraient donné des instructions pour financer ces listes présentées au niveau de 23 wilayas du pays. Ces opérations ont été déjouées par les services de sécurité. Il doit certainement y en avoir d'autres. L'entrée par effraction de l'argent sale des réseaux mafieux et des nouveaux riches dans la confection des listes de candidats n'est pas un phénomène nouveau dans notre pays où il a même été érigé en business. Le vieux parti s'est distingué dans ce marché «lucratif». Lors de la dernière législature de mai 2017, l'argent sale a coulé à flots. On se rappelle de la sordide histoire de la «ch'kara» dont s'est rendu coupable Wafi Ould Abbès, le fils de l'ex-secrétaire général du FLN, Djamel Ould Abbès qui jurait, à qui voulait le croire, qu'il allait faire disparaître l'argent sale sur les listes FLN. Quelques semaines avant les législatives de mai 2017, Wafi a été arrêté par les services de sécurité en possession de listes de candidats FLN aux législatives. Après la perquisition de son domicile, les gendarmes ont récupéré un total de 60 milliards de centimes et 20.000 euros. Le commerce était florissant: de 1 milliard, l'enchère est montée à 10 milliards de centimes pour se voir hisser comme tête de liste. Plus jamais ça! promettent les autorités. Ont-elles le choix d'ailleurs? En finir définitivement avec la pratique de la «ch'kara», est la seule manière de garantir la crédibilité de cette échéance électorale. C'est un gage qui permettra aux pouvoirs publics de convaincre les électeurs à se rendre massivement aux urnes le 12 juin prochain.