L'argent, le nerf de la campagne électorale. La place de l'argent en politique a toujours suscité un vif intérêt. Les derniers scandales financiers suggèrent que le politique et l'argent nouent des relations dangereuses. Il n'est pas rare que l'évocation de l'argent dans la sphère politique conduise le simple citoyen lambda à évoquer la corruption, les pots-de-vin, le traitement inéquitable des candidats ou encore la nature ploutocratique d'un régime. Dans le but d'éviter un remake des précédents scandales, une commission mixte composée de cadres de l'Autorité nationale indépendante des élections (Anie) et des ministères de l'Intérieur et des Finances a été installée au siège de l'Anie, chargée de l'élaboration d'un texte d'application pour la définition des modalités de prise en charge par l'Etat du financement de la campagne électorale au profit des jeunes candidats indépendants. La commission devrait comprendre également un magistrat désigné par la Cour suprême, un magistrat désigné par le Conseil d'Etat, un magistrat désigné par la Cour des comptes, un représentant de la Haute autorité de transparence, de prévention et de lutte contre la corruption. Une décision prise à l'issue de la réunion ayant regroupé le président de l'Anie, Mohamed Charfi et le ministre de l'Intérieur, Kamel Beldjoud. L'installation de ladite commission permettra de mettre le financement des campagnes électorales sous la loupe de l'Anie qui veille à éloigner l'argent suspect de l'opération électorale. Cette commission est chargée d'élaborer un texte d'application « définissant les moyens d'aide de l'Etat à la prise en charge des dépenses de campagne électorale des jeunes candidats indépendants, âgés de moins de 40 ans le jour du vote, «avant le début de la campagne électorale», précise l'Autorité dans un communiqué. Pour cette démarche, l'Anie se réfère à la loi électorale, notamment son article 122. Ce dernier dispose qu'« (...) en vue d'encourager les candidatures indépendantes des jeunes à participer à la vie politique, l'Etat prend en charge les dépenses de la campagne électorale inhérentes aux: frais d'impression des documents; frais d'affichage et de publicité; frais de location de salles; frais de transport». Dans ce sens, le président de l'Anie a réaffirmé, lors de la réunion dimanche avec les représentants des listes indépendantes en lice et consacrée aux modalités de financement et à la gestion de la campagne électorale, que le recours à l'ordre alphabétique des candidats visait à éloigner l'argent sale et mettre fin au phénomène d'achat de la place de tête de liste, soulignant l'engagement de l'Autorité à reconsidérer cette question à l'avenir, en trouvant une formule qui concilie l'effort visant à barrer la route à l'argent et la structure sociale de l'Algérie. Dans ce registre, il échoit à cette commission de vérifier la validité et la fiabilité des opérations portées aux comptes de campagne, et rend, dans un délai de 6 mois, une décision contradictoire pour validation, modification ou rejet du compte. Une manière de mettre les élections à l'abri de l'argent, qu'il soit sale ou pas, et de faire en sorte qu'elles ne soient pas otages de la corruption. L'achat de positions éligibles et de voix d'électeurs était, en effet, devenu pratique courante en plus de la fraude systématique. Le sport favori des partis piliers de l'ancien régime.