L'Algérie et la Libye sont en passe de conclure l'un des plus grands projets de partenariat à l'échelle de toute l'Afrique. Cela, sans compter les avantages, les mesures de facilitation et les offres incitatives proposées par les responsables du gouvernement d'union nationale libyen, aux opérateurs algériens, qui devraient les inciter à plus de motivation. Selon des responsables libyens, «la loi libyenne régissant les zones économiques franches et le transit, accorde plusieurs avantages aux investisseurs, dont l'exonération fiscale, celle des taxes douanières et des taxes sur les services d'importation pendant toute la durée du projet, ainsi que l'exonération des investisseurs de toutes les taxes et de tous les impôts sur les équipements, pièces de rechange, moyens de transport, meubles, équipements de fonctionnement et équipements nécessaires à la gestion du projet pour une durée de 5 ans, à compter de la date du lancement du projet». De quoi réjouir les hommes d'affaires algériens, qui ont répondu favorablement et en grand nombre à l'offre des frères libyens. D'emblée, ce sont les secteurs de la construction et du Btph qui partent favoris dans cette course à l'eldorado économique. Des mesures incitatives attendent les investisseurs et entrepreneurs algériens, qui «contribueront au parachèvement des programmes de logements, à l'arrêt depuis 2011 en raison de la crise en Libye», note le responsable libyen à charge du programme de reconstruction de la zone de Benghazi. Dans le cadre des rencontres B to B entre les hommes d'affaires algériens et libyens, un début de solutions encourageant paraît s'esquisser entre les deux parties. La réactivation des conventions et accords bilatéraux devra également être relancée, à la suite des différentes rencontres bilatérales entres les ministres des deux pays. Le cas libyen pourrait être porteur d'offres nouvelles et de perspectives ambitieuses, réelles et attractives, pour peu que la partie algérienne assume sa part d'engagements et de promesses dans ce contexte. Dans ce cas de figure, il s'agit du premier et réel test pour les autorités algériennes de concrétiser leurs ambitions affichées de sortir du système de la rente pétrolière, et d'aller vers une diversification des ressources économiques et financières susceptibles d'élargir l'éventail des échanges intra-africains. Par ailleurs, autant les responsables gouvernementaux que les hommes d'affaires libyens, plaident pour le besoin de la mise en place de zones de libre- échange mixtes. Les prémices d'une bonne volonté s'affichent du côté des autorités algériennes et des opérateurs économiques, à travers un léger mieux dans la croissance des échanges. Pour preuve, on relève qu'en «2017, le pourcentage d'échanges commerciaux avec les pays africains était de l'ordre de 3,7%, pour passer à 4% en 2018 et à 4,5% en 2019, avant d'atteindre 5% en 2020». Pour sa part, Abdelwahab Ziani, président de la Cipa, qui s'exprimait sur les ondes de la Chaîne 3, «nous sommes en pleine exploration du marché libyen. Nos frères libyens ont une connaissance parfaite du produit algérien, à travers la Tunisie, cependant. Cette optique d'intermédiaire nous coûte de l'argent». Cela, alors que des flux entre les deux pays, sont importants avec, officiellement, plus de 900 millions de dollars de volume d'échanges et, en parallèle plus d'un milliard de dollars en échanges informels. Ziani plaidera pour «la création de task force et une diminution de la pression fiscale, afin de permettre à nos opérateurs d'exporter... Nous voudrions travailler avec le marché parallèle pour le rendre légal. Laisser les gens du parallèle intégrer notre marché et se faire de l'argent». Il évoquera «un flux de plus de 3 à 5 milliards de dollars, qui peut se faire entre nos deux pays», dira-t-il estimant que «la demande est énorme et réelle. Elle ne peut se faire que dans le cadre d'un grand programme de partenariat entre l'Algérie et la Libye». Pour le patron de la Cipa, «les libyens ont investi le marché extérieur, en s'externalisant vers la Tunisie, la Turquie, l'Egypte et l'Italie. Il s'agit pour nous d'attirer les libyens vers les plates- formes algériennes. On peut attirer les IDE libyens et penser également à externaliser les opérateurs économiques algériens, à travers les services et la production locale».