Le ministre des Affaires étrangères et de la Communauté nationale à l'étranger, Ramtane Lamamra, a déroulé, avant-hier, lors de sa prise de fonctions, la feuille de route qui doit guider son action à la tête de la diplomatie algérienne. Les changements brusques et imprévisibles dans le monde, la situation régionale, notamment au Sahel et au Maghreb, les questions africaines, ainsi que les relations inter-arabes, ont été les dossiers prioritaires de la diplomatie algérienne, abordés avec concision par son nouveau patron. Deux axes principaux ont rythmé l'intervention de Lamamra, à l'issue de son installation dans ses nouvelles fonctions: l'action anticipatrice dans la politique étrangère, avec l'unification des rangs au plan régional, mais aussi, et surtout, le maintien du rôle pionnier de l'Algérie sur le continent africain. «Nous assistons à une instabilité et à des changements imprévisibles aux niveaux régional et international, d'où l'importance de l'action proactive qui nous érigerait en acteurs influents sur la scène internationale», a indiqué le MAE, soulignant que l'Algérie, «forte de son Histoire et de ses dirigeants», a de tout temps été l'initiatrice d'évènements remarquables et a su marquer de son empreinte l'histoire de cette Nation et celle de la communauté internationale, voire de l'Humanité tout entière. Le ministre des Affaires étrangères n'a pas manqué d'insister, également, sur les engagements de l'Algérie et son action dans la région à laquelle elle appartient, plaidant pour l'unité de l'action face aux multiples défis. ««Les conflits existants, en l'occurrence celui du Sahara occidental et la crise libyenne, influent sur l'action d'unification des rangs et le bond vers l'intégration et l'unité escomptées», a-t-il fait remarquer, soulignant que «L'Algérie, de par son histoire, son poids et ses responsabilités, est prête plus que jamais à tirer les pays de la région pour les aider à décoller à nouveau et avec force vers la réalisation de cet objectif escompté.» Cette main tendue et cet appel à l'unité de l'action, étant renouvelés et exprimés de manière franche, Lamamra se démarque de la diplomatie des croche-pieds et de l'intrigue, face aux immenses défis qui guettent les peuples de la région affirmant que «ce n'est point en fomentant des crises, en oeuvrant à leur aggravation ou en imposant le fait accompli qu'on marque l'Histoire, mais plutôt en faisant preuve de clairvoyance, d'intelligence et de sens de responsabilité». Au sujet de la crise libyenne, il rappelle que «l'action de l'Algérie pour le soutien aux frères Libyens et leur orientation vers une issue de crise à la faveur de la paix, de la fraternité, de l'union des rangs et d'un régime démocratique». De même qu'il a abordé la question palestinienne: «La cause palestinienne sacrée est le ciment de la cohésion des peuples et des pays arabes», ajoutant que «l'Algérie demeure fermement attachée à l'esprit de l'initiative arabe de paix». «Il ne fait pas l'ombre d'un doute que le peuple palestinien est l'initiateur de la paix et celui qui s'y intéresse le plus, mais la paix est désormais la responsabilité de la communauté internationale tout entière». Sur le plan africain, Lamamra a précisé que «l'Algérie joue un rôle pionnier», ajoutant que de nombreux peuples africains attendent de l'Algérie «de faire plus». «Le président de la République, Abdelmadjid Tebboune, est engagé dans ce sens et l'Algérie s'érigera en pays pivot qui agira, comme par le passé, en ce qui concerne l'exportation de la paix, de la stabilité et de la sécurité à travers le continent africain.» Pour le chef de la diplomatie, cette action commencera par l'espace sahelo-saharien, jusqu'aux foyers de tension partout dans le continent. Surtout que les autorités algériennes ont pris la décision de reconquérir une place dans le marché économique africain. Les opérateurs économiques publics et privés algériens doivent, ainsi, se déployer sur le continent et établir des relations fortes alliant solidarité et fraternité, tout en veillant à la sécurité de l'Algérie et des régions où elle détient des intérêts. «L'espace africain est partie intégrante de l'identité, du destin et de l'avenir de l'Algérie, notamment à la lumière de l'intégration économique», a conclu le ministre des Affaires étrangères.