Le Niger a inauguré, jeudi, à Tillia (ouest), près de la frontière avec le Mali, un centre d'entraînement de ses forces spéciales pour lutter contre les groupes terroristes, a-t-on appris hier auprès des autorités nigériennes. «Le centre pour former des forces spéciales nigériennes a été inauguré hier (jeudi) à Tillia et a vu le jour grâce au soutien de l'Allemagne», a indiqué aux représentants des médias une source sécuritaire. Le ministre nigérien de la Défense, Alkassoum Indatou, le chef d'état-major des armées, le général Salifou Modi et l'ambassadeur d'Allemagne au Niger, Hermann Nicolaï, ont assisté à la cérémonie d'inauguration, a précisé cette source. «Le centre d'entraînement des forces spéciales du Niger est pour nous un projet phare. Le Niger l'avait proposé et nous, par conviction, nous avons soutenu ce plan», a déclaré à la télévision l'ambassadeur allemand. Selon le ministre de la Défense, «la création de ce centre s'inscrit dans le cadre de la montée en puissance des unités de commandement des opérations spéciales. Face à l'insécurité grandissante au Sahel, les forces armées nigériennes doivent s'adapter perpétuellement aux exigences sécuritaires».Tillia est situé dans la région de Tahoua, qui se trouve à l'est de celle de Tillabéri, dans la zone des «trois frontières», aux confins du Niger, du Mali et du BurkinaFaso. Comme celle de Tillabéri, la région de Tahoua est régulièrement attaquée par des groupes armés terroristes. Le 21 mars, plusieurs localités, hameaux et campements situés dans le département de Tillia, ont été attaqués par des hommes armés qui ont tué 141 personnes, selon un bilan officiel. L'armée du Niger a subi de lourdes pertes dans la lutte contre les terroristes affiliés au groupe l'Etat islamique (EI) et à Al-Qaïda dans l'ouest proche du Mali. Le sud-est du pays, riverain du Lac Tchad et du Nigeria, est en outre devenu un repaire du groupe Boko Haram. Dans sa lutte contre les terroristes armés, le Niger bénéficie du soutien de plusieurs pays occidentaux, dont la France et les Etats-Unis qui y ont des bases militaires, l'Allemagne y disposant d'une base logistique. Face aux attaques terroristes, le Niger a décidé de porter les effectifs de son armée de 25.000 hommes actuellement à «au moins 50.000» dans les cinq prochaines années. L'âge de la retraite pour les militaires de rang a en outre été repoussé de 47 à 52 ans.