L'un a été remercié en pleine saison, à la veille de Noël. L'autre n'a pas été prolongé à la fin de son contrat. Boudés par le PSG à leur départ, Tuchel et Emery sont, aujourd'hui, champions d'Europe, un statut derrière lequel court le propriétaire qatari des Rouge et Bleu depuis 10 ans. Ils ont pris leur revanche personnelle en mai dernier. Six mois après son limogeage, l'Allemand a remporté la Ligue des Champions avec les Blues, en battant Manchester City en finale (1-0). Avec un clin d'oeil pour son ancien employeur à Porto, Tuchel a porté ses chaussures porte-bonheur, offertes par le président du PSG, Nasser Al-Khelaïfi. Il les avait oubliées pour la finale disputée à la tête du PSG, perdue face au Bayern (1-0) en août 2020. Emery, son prédécesseur à Paris (2016-2018), a lui, emmené Villarreal au sommet de la Ligue Europa, au terme d'une finale haletante contre Manchester United (1-1 a.p., 11-10 aux t.a.b.). Tuchel a encore faim C'est une altitude qu'Emery connaît bien: il s'agit de sa quatrième C3, après celles remportées avec le Séville FC entre 2014 et 2016. Leurs histoires entremêlées se recroisent à Belfast, pour la Supercoupe d'Europe qui marque leur premier face-à-face. Environ 13 000 spectateurs ont été autorisés dans l'enceinte pouvant en contenir jusqu'à 18 500. «Je ne suis pas du genre à ressasser le passé, je regarde toujours vers l'avant», assure Tuchel, qui a prolongé cet été à Chelsea, jusqu'en 2024. Le Souabe n'a même pas attendu la fin des célébrations du titre en C1 pour se projeter sur la saison à venir: «J'ai toujours faim, je veux le prochain titre», a-t-il assuré. «Nous voulons gagner un titre, n'importe lequel. La C1, ce serait le mieux, mais la Premier League, c'est aussi un grand objectif. L'un des deux», a précisé l'attaquant Timo Werner. Le mercato n'a pas encore chamboulé l'effectif de Chelsea, armé pour ses grandes ambitions, autour de N'Golo Kanté, Kai Havertz, Christian Pulisic ou le gardien Edouard Mendy, tous attendus en Irlande du Nord. Mais le milliardaire russe, Roman Abramovitch, voit toujours très grand pour le club qu'il possède. D'ici la fin du mercato, le 31 août, les Blues pourraient attirer des stars, comme l'attaquant belge Romelu Lukaku (Inter), très proche de s'engager, selon la presse britannique. Pour Tuchel, une telle arrivée s'accompagne d'une pression accrue, auprès d'un propriétaire qui montre rarement de la patience auprès des managers. En 10 ans, seul Antonio Conte a réussi à enchaîner deux exercices complets. Quatre autres techniciens ont été écartés en milieu de saison... C'est dire si l'Allemand va être observé contre Villarreal, d'autant que la Supercoupe ne réussit guère à Chelsea qui l'a déjà perdue trois fois (2012, 2013, 2019), pour un seul titre (1998). Emery malheureux en Supercoupe Emery, lui aussi, partage une histoire agitée avec la Supercoupe: il a perdu les deux qu'il a vécues avec Séville, en 2014 et en 2015. «Je veux la gagner, parce qu'elle manque à mon palmarès», a concédé le Basque, aux manettes du sous-marin jaune, depuis 2020. «Emery est incroyable. (Ses joueurs) vont aborder ce match comme s'ils n'avaient rien à perdre», analyse Tuchel. Villarreal se plaît dans ce costume d'outsider qui lui a permis de déjouer les pronostics l'an passé en Ligue Europa, contre Arsenal ou Manchester United. Cet été, le club a prolongé jusqu'en 2027 son buteur maison, l'international espagnol Gerard Moreno, sur lequel il compte pour continuer de surprendre en Ligue des Champions cet automne. Mais sa préparation a été plus compliquée que prévu pour Emery, dont l'équipe n'a remporté aucun de ses six matchs amicaux. «Nous nous préparons pour la finale contre Chelsea. Nous nous donnons à 100% à chaque entraînement. Ce match nous donne de la motivation supplémentaire», a expliqué le défenseur argentin Juan Foyth.