Le ministre de l'Intérieur, des Collectivités locales et de l'Aménagement du territoire, Kamal Beldjoud, a déterré le dossier de la capitale et de son aménagement lors de la cérémonie d 'installation du nouveau wali d'Alger, Ahmed Maâbed. Depuis presque trois décennies le projet de réaménagement de la capitale revient lors de chaque circonstance. Cependant, le projet est resté lettre morte, à cause de l'absence d'une volonté politique en mesure d'en finir une bonne fois pour toutes avec les bricolages qui ont rendu la capitale hideuse. Le ministre Beldjoud a soulevé la nécessité du parachèvement du processus de développement de la capitale. Il a souligné, a ce propos, que «l'Etat accorde un intérêt crucial au parachèvement du processus de développement de la capitale et l'adoption d'une approche moderne basée sur l'innovation, l'efficience et l'esprit participatif, loin des procédés de routine et classiques qui ne sont pas à la hauteur de ce que porte cette wilaya comme perspectives et défis», a précisé Kamal Beldjoud. La capitale a été l'éternelle victime des plans volontaristes, sans pour autant que le projet digne de ce nom voie le jour. Toutes les capitales du monde ont subi les opérations dites «l'élaboration de la vision stratégique du développement». Le point nodal de cette stratégie réside dans le plan directeur en termes de réhabilitation de toutes les structures inhérentes à la dynamique sociale et de la mobilité urbaine d'une capitale. Ce schéma directeur est resté en ballottage, il a été fragmenté en des réalisations hybrides qui ont sacrifié le projet d'une capitale sur l'autel d'un ensemble anachronique et sans vitalité. Dans ce registre, le ministre de l'Intérieur, Kamal Beldjoud, a insisté sur le schéma directeur structurant les villes de la capitale et de sa mobilité urbaine. Beldjoud a indiqué que l'Etat «aspire à l'amélioration de leur cadre de vie et du niveau des services publics, notamment ceux relatifs à l'hygiène de l'environnement, à l'aménagement urbain, aux structures d'éducation et de santé, aux moyens de transport et autres structures de proximité vitales», a-t-il précisé.. La déclaration de Kamal Beldjoud, s'inscrit dans une optique, qui démontre que la capitale du pays est loin d'être un ensemble métropolitain, qui rassemble les citoyens autour des activités et des dynamiques pluridisciplinaires. Les pouvoirs publics à travers les secteurs concernés, sont appelés à coordonner les tâches, et les études pour relancer le projet d'une capitale dotée de son propre écosystème. L'écosystème de la capitale repose sur la mobilité et la fluidité essentiellement. La congestion est le trou noir de la capitale, c'est l'un des principaux problèmes qui taraudent les Algérois. Des expériences de jumelage ont été entamées entre des pays occidentaux qui ont résolu le problème de la circulation routière. Mais ces expériences ont été «bloquées» sans que cela ne trouve de réponses convaincantes. Beldjoud a fait allusion à ce phénomène qui obsède la capitale, en recommandant «la mise en place des solutions structurelles et durables en recourant aux dernières avancées technologiques et de faire appel aux expériences des grandes capitales du monde», a-t-il martelé. La capitale a eu, surtout, des projets qui ont beaucoup plus «bouffé» de l'argent sur des études, qui, il faut le dire, très pertinentes et performantes, mais sans que la réalisation et l'exécution ne suivent. On se rappelle du projet prometteur dans le cadre «de la révision du Plan directeur d'aménagement et d'urbanisme (Pdau) d'Alger en 2006». On est revenu à la case départ, on a sollicité des bureaux d'études pour repenser l'aménagement de la capitale à nouveau. D'ailleurs, le choix ne peut se faire sans revenir au plan directeur de réaménagement global et intrinsèque de la capitale. Le gouvernement actuel n'a pas d'autre solution que celle d'impliquer à nouveau les chercheurs, les architectes et sociologues pour engager un nouveau processus de développement de la capitale. Cela demande une volonté politique plus que les moyens techniques et financiers. L'expérience a montré que les moyens financiers n'ont pas apporté des solutions à l'impasse dans laquelle est embourbée la capitale.