Les assises nationales à l'issue desquelles les militaires au pouvoir au Mali doivent fixer une date pour la tenue d'élections vont se tenir du 27 au 30 décembre, a annoncé vendredi l'organe chargé de leur organisation. La structure officielle de ces assises appelle «à se mobiliser et à participer de manière massive et constructive aux débats pour répondre aux ambitions légitimes du peuple malien et bâtir un avenir meilleur», dans un communiqué publié vendredi. Les assises prévues du 27 au 30 décembre, au niveau national, seront précédées de rencontres séparées, respectivement au niveau des communes, des cercles, des régions et des Maliens à l'étranger à partir du 11 décembre. Ces rencontres vont durer jusqu'au 23 décembre, selon le communiqué. La junte avait précédemment annoncé que ces assises se tiendraient du 21 au 26 décembre, avant un nouveau report annoncé le 23 novembre. Cette annonce a suscité une large levée de boucliers au sein de la classe politique malienne. Le 19 novembre, une coalition de partis politiques, le «Cadre d'échange», avait indiqué son refus d'y prendre part au colonel Assimi Goïta, au pouvoir depuis le putsch du 18 août 2020. Cette coalition réunit plusieurs partis et regroupements de partis, dont le Rassemblement pour le Mali (RPM) de l'ancien président Ibrahim Boubacar Keïta, renversé le 18 août 2020, et Yelema, de l'ancien Premier ministre Moussa Mara. Le Premier ministre, Choguel Kokalla Maïga, insiste sur la tenue de ces Assises pour décider des suites de la transition. Dans plusieurs interviews, il a notamment posé leur tenue comme préalable à l'organisation d'élections censées garantir un retour à un pouvoir civil. Bamako a récemment notifié à la Communauté économique des Etats d'Afrique de l'Ouest (Cédéao) que le Mali serait dans l'incapacité d'organiser ces élections d'ici février 2022, évoquant notamment l'insécurité criante dans les régions. Par ailleurs, une attaque terroriste survenue vendredi à Songho Gare, une petite localité entre Sévaré et Bandiagara dans le centre du Mali, a fait 31 morts, ont indiqué les autorités locales citées par des médias. Les terroristes ont attaqué un autobus qui se rendait à la foire de Bandiagara, ont indiqué les mêmes sources. «Le véhicule a été attaqué par les terroristes qui ont assassiné d'abord le chauffeur avant de fermer le véhicule et d'y mettre le feu avec ses passagers à l'intérieur», a précisé le maire de la ville voisine de Bankass, Moulaye Guindo.»Nous avons enterré 31 corps après l'attaque à Songho Gare», selon des témoins, qui ont également évoqué sept blessés et des dizaines de disparus. Le pont de Songho Gare est fréquemment saboté par des terroristes afin de couper cette partie du Mali du reste du pays, rappellent des habitants de la région. Des hommes armés ont aussi attaqué vendredi au Mali un convoi de l'ONU, tuant un travailleur contractuel civil et en blessant un autre, a annoncé la Mission multidimensionnelle intégrée des Nations unies pour la stabilisation au Mali (Minusma). Le convoi, parti de Kidal (Nord) pour rejoindre Gao, a été la cible de tirs à une centaine de kilomètres au nord-est de Bourem, a précisé sur Twitter la mission onusienne.»Cette attaque perpétrée par des éléments non identifiés est intolérable», a-t-elle ajouté, sans préciser la nationalité des deux victimes de cette attaque. D'autre par l'armée malienne a indiqué qu'»une mission de séjour opérationnel, conduite par le commandant du Théâtre Est de l'opération Maliko, a été prise à partie par un groupe armé terroriste pendant des opérations de ratissage et de fouilles de refuges terroristes». L'attaque a eu lieu vendredi aux environs de 13h00 sur l'axe Rharouss-Gossi dans le Secteur de Tin Alata, ajoute un communiqué des Forces armées maliennes les FAMA, qui souligne que quatre assaillants ont été tués et quatre militaires maliens ont été blessés légèrement.