L'aide humanitaire transfrontalière à la Syrie, sans autorisation de Damas, reste «essentielle» pour secourir sa population, a affirmé lundi l'ONU alors que cette mesure a été de facto prolongée de six mois sans nouveau vote du Conseil de sécurité. Cette instance avait reconduit en juillet l'autorisation transfrontalière «pour une période de six mois, jusqu'au 10 janvier 2022», via le point de passage de Bab al-Hawa, à la frontière syrienne avec la Turquie. Le texte prévoyait «une extension de six mois supplémentaires, jusqu'au 10 juillet», sous réserve d'un rapport du secrétaire général de l'ONU. Pour l'Occident, la reconduction jusqu'en juillet 2022 avait été interprétée comme automatique alors que la Russie avait fait planer la possibilité de demander un nouveau vote du Conseil de sécurité, ce qu'elle s'est abstenue de réclamer jusqu'à aujourd'hui. Dans son rapport remis en décembre, le chef de l'ONU, Antonio Guterres, avait souligné l'impossibilité de remplacer à ce stade le mécanisme transfrontalier par un mécanisme à travers les lignes de front à partir de Damas, que Moscou souhaite favoriser pour faire reconnaître la pleine souveraineté de la Syrie sur son territoire. Le mécanisme transfrontalier dessert principalement les quelque 3 millions de personnes vivant dans la région d'Idleb dans le nord-ouest de la Syrie, qui échappe toujours au contrôle de Damas.»L'acheminement transfrontalier de l'aide est essentiel», a souligné lundi le porte-parole de l'ONU, Stéphane Dujarric, lors de son point-presse quotidien. «Nous avons besoin que l'aide soit acheminée par le biais des frontières et des lignes de front. Ce sont des éléments essentiels pour que nous puissions répondre aux besoins humanitaires de tous les Syriens», a-t-il fait valoir. Interrogé sur l'absence de nouveau vote du Conseil de sécurité, il a répondu accueillir «favorablement toute décision» permettant à l'ONU «de poursuivre cette aide transfrontalière vitale».