Dans un monde où l'utilisation des nouveaux médias devient exponentielle, le métier de journaliste, devient, plus que jamais, indispensable, notamment en permettant de distinguer le vrai du faux dans un univers numérique où foisonnent les fake news, ces fausses informations diffusées en fonction des objectifs et des velléités voulus par leurs commanditaires. C'est ce qu'a longuement expliqué Hacène Derrar, directeur général de la numérisation au sein du ministère de la Numérisation et des Statistiques, à la faveur de la 67eme session de formation du club de presse Ooredoo. Ce rite pédagogique auquel a dû surseoir l'opérateur de téléphonie mobile, Ooredoo, pendant plus de deux années, en raison de la crise sanitaire, reprend ainsi de plus belle, au grand bonheur des journalistes et des professionnels des médias algériens. Ooredoo, et à la faveur de cette reprise de formation, annonce, par la voix de Ramdane Djezaïri, directeur des affaires corporatives à Ooredoo, l'organisation imminente de la 15eme édition de son fameux concours journalistique «Média Star». Une nouvelle qui ne peut donc que stimuler l'esprit d'émulation des hommes et des femmes de la presse, appelés à participer à ce concours. Lors de cette formation organisée en collaboration avec le ministère de la Numérisation et des Statistiques, Derrar a livré des éclairages sur les perspectives et les enjeux de la numérisation en Algérie, en abordant longuement l'impact de cette numérisation sur le quatrième pouvoir. L'orateur a évoqué à ce titre des changements qu'a connu le métier de journaliste et qui relèvent à la fois de facteurs d'ordre structurel, mais aussi d'ordre conjoncturel. «Le numérique a bouleversé, à la fois, la manière de s'informer et le financement de l'information. Facebook et Google sont devenus les premières sources de recherche d'informations et de trafic vers les sites d'actualité. Les réseaux sociaux, Twitter en particulier, sont devenus des outils incontournables et intarissables d'informations et de scoops pour les journalistes», a soutenu Derrar pour qui «les réseaux sociaux permettent aux journalistes et aux rédactions d'évaluer immédiatement l'impact d'une actualité. Ils deviennent des signaux d'alerte permettant d'évaluer ce qui intéresse ou non l'opinion publique». L'orateur a ensuite soutenu que le journalisme 2.0. a permis l'émergence de nouveaux métiers et de nouvelles opportunités: manager d'e-communauté, producteur de contenus multimédias, data journaliste, blogueur rédacteur Web, etc. Selon l'intervenant «les changements numériques et les évolutions technologiques, n'appellent pas à la disparition du journalisme, au contraire, on n'a jamais eu autant besoin d'être accompagnés intelligemment dans la compréhension d'un monde en mutation accélérée». «Le tri, la vérification, la hiérarchisation, la mise en perspective et l'analyse sont des savoir-faire précieux dans un environnement où les lecteurs ont plus que jamais besoin de filtrer et de digérer la masse d'informations qui parviennent jusqu'à eux, pour éviter les fake news et préserver la crédibilité des médias», a-t-il insisté. Derrar a eu à présenter, au préalable, les chiffres clés de la numérisation en Algérie et a indiqué que l'Algérie compte 46,5 millions d'utilisateurs de téléphones portables, soit 103,5% de la population, 27,8 millions d'utilisateurs d'Internet 60,8% de la population et 26,6 millions d'utilisateurs de réseaux sociaux, soit 59,1%. Afin d'accompagner cette transformation, le ministère de la Numérisation et des Statistiques a mis en place une feuille de route qui, dans son volet numérisation, vise en priorité comme objectif majeur, la transformation numérique de l'administration publique et du secteur économique et l'accélération de la transition numérique du pays, a-t-il étayé. La concrétisation des objectifs de la stratégie nationale du numérique passe par quatre préalables, a souligné Derrar, qui a cité la poursuite des actions permettant d'asseoir un environnement afin de soutenir la transformation numérique sur les plans réglementaire, organisationnel, financier et technologique; le développement de l'e-gouvernance et l'accélération de la numérisation de l'administration pour une meilleure gouvernance publique, la mise en place d'un écosystème favorable au développement de l'économie numérique et l'encouragement d'une citoyenneté numérique favorable à l'émergence d'une culture numérique garante d'une action publique et d'une conduite citoyenne civique et solidaire. Sur un plan plus global, Derrar a abordé la transformation numérique dans le monde, qui correspond à la 4ème révolution industrielle ou industrie 4.0 amorcée au début des années 2000. S'appuyant sur les statistiques du mois de janvier 2022, le formateur a, de la sorte, indiqué que le nombre d'utilisateurs uniques de téléphones portables a atteint 5,31 milliards, celui des utilisateurs d'Internet 4,95 milliards et le nombre d'utilisateurs actifs sur les médias sociaux a franchi la barre de 4,62 milliards. Des chiffres qui demontrent la croissance, d'année en année, du nombre d'usagers des technologiques numériques dans le monde, avec +4% (+192 millions) pour l'Internet, +1,8% (+95 millions) pour le téléphone portable et +10,1% (+424 millions) pour les réseaux sociaux. Cet intérêt grandissant pour l'Internet et le numérique a donné naissance à des majors qui réalisent des chiffres d'affaires annuels de plusieurs milliards de dollars, notamment les Gafa (Google, Apple, Facebook et Amazon) et les Natu (Netflix, Airbnb, Tesla, et Uber).