L'Expression: Vous avez effectué une visite de travail à El Mghaïer et vous en entamez une autre, aujourd'hui, à Ouled Djellal. Quel en est l'objet? Mohamed Tarek Belaribi: Conformément aux instructions de Monsieur le président de la République, j'ai entamé cette visite de travail, en vue de procéder à l'installation de l'ensemble des directeurs transversaux, pour les dix wilayas créées par décisions de Monsieur le Président. C'était l'occasion pour moi de voir où en est-on par rapport aux installations des directeurs, les transferts des projets, etc.... Je compte faire la tournée des huit autres wilayas, dans les prochains jours. Nous venons de finaliser l'installation de l'ensemble des directeurs transversaux au niveau des 10 nouvelles wilayas du pays, à savoir les directeurs des équipements publics, directeurs de logements, directeurs de l'urbanisme et de la construction DUC. Dans les prochains mois, nous allons procéder à l'installation des directeurs des centres de contrôle technique CTC et ceux de la CNL. Le personnel est déjà installé, les directeurs commencent à occuper leurs logements de fonction et sont déjà déployés sur le terrain dans ces nouvelles wilayas. Conformément aux instructions de Monsieur le président de la République, nous avons fait dans la rationalisation des ressources. Les fonctionnaires du secteur, résidant à El Mghaïer et qui travaillaient à El Oued, ont été déployés dans cette nouvelle wilaya. Idem pour ceux qui travaillaient à Biskra, qui devront rejoindre la nouvelle wilaya de Ouled Djellal où ils sont déjà résidants. Etes-vous satisfait de votre visite? La visite d'aujourd'hui a été propice pour superviser les chantiers des projets en cours. Il faut savoir que la wilaya compte quelque 7.000 logements en cours de réalisation. La visite nous a permis d'identifier les problèmes posés. Fort heureusement, la wilaya d'El Mghaïer, qui est une wilaya saharienne, n'a pas de problème au niveau du foncier urbanisable. Néanmoins, d'autres problèmes subsistent au niveau de projets de lotissements sociaux et des programmes de l'habitat rural, comme les opérations de viabilité qui n'avancent pas avec la cadence requise. Et Il y a aussi le problème des amenées d'électricité. C'était pour moi une occasion de rencontrer la société civile locale, avec laquelle j'ai pris des engagements clairs. C'est un nouveau concept que nous développons au niveau du ministère de l'Habitat, et que je m'impose personnellement. À chaque visite et dans chacune de mes haltes dans les wilayas du pays, je tiens une rencontre avec les membres de la société civile autour des sujets de l'habitat. Ce sont les instructions de Monsieur le président de la République. Quand un ministre fait une halte dans une quelconque wilaya, il se doit de rencontrer la société civile. C'est ce que nous nous efforçons d'appliquer conformément au concept et à la vision de la nouvelle Algérie. Nous devons être à l'écoute de la société et être corps à corps avec le citoyen. D'ailleurs, sincèrement, c'est ce qui m'a permis de mieux percevoir les défauts du secteur. Donc, en écoutant les représentants de la société civile j'arrive à mieux cerner les problèmes et les insuffisances, afin de les prendre en charge dans la célérité voulue. Je saisis cette occasion, à travers votre journal L'Expression, pour exprimer mes vifs remerciements aux représentants de la société civile de Mghaïer pour l'accueil, la sincérité et pour leur sens de la responsabilité et le niveau des interventions et contributions. Ce qui m'a permis de voir clair et d'identifier les besoins réels à traiter dans le moyen et court terme. Nous avons arrêté une feuille de route que nous nous engageons à concrétiser inchaallah dans les plus brefs délais. Il s'agit, entre autres, des problèmes de l'électricité et de l'assainissement au niveau des lotissements sociaux, qui sont déjà habités. Nous avons distribué des aides à l'habitat rural et des aides à la construction de lotissements sociaux. Nous avons aussi affecté à la wilaya d'El Mghaïer 5.000 aides aux lotissements sociaux, ainsi que 1.000 aides en habitat rural. Sans compter 100 logements, dont 50 sociaux et 50 autres en logements publics aidés LPA. Vous allez effectuer une deuxième visite à la nouvelle wilaya de Ouled Djellal. Quel est le programme concocté? La visite de Ouled Djellal est également très importante à nos yeux. Cette nouvelle wilaya dispose d'un programme de 8.000 logements en cours de réalisation, tous segments confondus. La visite va nous permettre de visualiser les contraintes et les problèmes qui empêchent la livraison de ces logements dans les meilleurs délais et conditions au profit de nos concitoyens. Nous allons insister sur ces détails-là, voir quelles sont les difficultés rencontrées et, éventuellement, organiser une entrevue avec les membres de la société civile, afin de mieux cerner la question. Cela nous permettra d'être proche des problèmes soulevés et être à l'écoute des véritables doléances. Parce qu'on a beau faire des réunions avec les directeurs, il y aura toujours un pourcentage qui ne vous sera pas transmis. Ecouter l'Autre, ça devient une véritable devise, dans la mesure où ça nous aide à mieux gérer nos affaires et à identifier les vrais besoins de la population. Vous avez hérité d'un lourd dossier qui est celui des stades. Comment arrivez-vous à gérer cet épineux dossier? Pour ce qui est du volet des stades, celui d'Oran est pratiquement terminé. Nous avons procédé à tous les essais nécessaires. Je vous annonce qu'il est fin prêt pour recevoir les Jeux olympiques dans de bonnes conditions. Pour nous, ça a été un vrai grand défi à relever. Les dernières étapes de ce stade ont été suivies et réalisées par des entreprises à 100% algériennes. Ça il faut bien le préciser. Parce que quand on a pris le stade, nous avons procédé à l'installation de 24 entreprises chinoises et 40 entre ingénieurs et architectes algériens, chargés du suivi du chantier. À la veille du transfert de cet équipement, qui est un véritable joyau pour l'Algérie, les instructions de Monsieur le président de la République étaient d'achever les travaux avant la fin du mois de mai en cours. Nous avons finalement réussi ce pari, grâce à l'abnégation et au sérieux de l'ensemble des intervenants, au seul avantage de notre El Bahia et afin d'honorer notre chère Algérie au plan international. C'est à travers pareils efforts et réalisations que va s'illustrer la nouvelle Algérie, dont parle Monsieur le président de la République. Et les autres stades, Monsieur le ministre? Concernant les autres stades, nous avons déblayé tous les problèmes contractuels des entreprises. Et je ne vous cache pas que sur ce plan, ça présentait beaucoup de problèmes, notamment pour ce qui est du stade de Tizi Ouzou et celui de Baraki. Au stade de Tizi Ouzou, nous avons installé l'entreprise qui assure un système de travail (3x8), c'est-à-dire la cadence de travail y est permanente. À Baraki aussi, on est en train de travailler avec une cadence très acceptable et, nous avons arrêté une échéance pour l'achèvement des travaux. Pour la précision, il ne faut pas oublier que dans tous ces chantiers annoncés, à Oran, Tizi Ouzou, Baraki et d'autres encore, ce sont des jeunes Algériens qui sont à l'oeuvre, qui travaillent d'arrache-pied pour aboutir au résultat final. Ce sont des jeunes ingénieurs qui ont accepté de relever tous ces défis et sont complètement impliqués dans cette oeuvre de réalisation des nouveaux stades. Croyez-moi, à Tizi Ouzou que ça soit du côté des supporters ou des autorités locales, on nous confie que ça relève du miracle que d'avoir relancé ce projet de stade, après trois années à l'arrêt total. Est-ce qu'il y a des échéances établies pour ces projets de stades? Dans mes habitudes, depuis que je suis au service de mon pays, j'ai toujours galvaudé mes subalternes et fixé des seuils minimum pour atteindre mes objectifs. Nous nous sommes fixés des échéances que nous allons honorer pour la réception de ces ouvrages. Il est impardonnable de démarrer un stade en 2008 et de ne pas pouvoir l'achever plusieurs années après. Je vous donne l'exemple des supporters du club Mouloudia, qui suivent avec grand intérêt le taux de réalisation des travaux du stade de Douera, chaque vendredi à travers des live sur les réseaux sociaux. C'est dire tout l'intérêt que porte notre jeunesse à ces infrastructures et leur fierté face à ces nouvelles réalisations. À Tizi Ouzou, j'ai rencontré des membres de la société civile, notamment des supporters qui sont allés jusqu'à me dire qu'ils n'avaient pas besoin de logements, mais d'un stade. Partant de ce constat, au niveau de notre département, nous avons décidé d'inclure dans les cahiers des charges le système de travail (3x8). Nous avons réussi à l'appliquer dans le projet de réalisation de Tizi Ouzou, à Baraki nous sommes en phase de l'appliquer et je vous annonce que nous sommes à la veille de sa réception. Ça ne saurait tarder. Pour le stade de Douera, la cadence de travail est prometteuse. Je vous annonce que dans deux à trois mois au grand maximum, nous achèverons les travaux de VRD et les parkings extérieurs de ce stade. Quant au stade de Baraki, je peux vous annoncer qu'à la fin mai en cours, nous procéderons à l'ensemencement ou pose du gazon. Qu'en est-il du mégaprogramme de logements du 60éme anniversaire de l'indépendance, Monsieurr le ministre? L'autre défi pour nous aussi, c'est de continuer dans les grandes livraisons, à l'instar de celle où nous avons livré plus de 90.000 unités en une journée. Nous nous sommes lancés un défi pour battre notre propre record, à l'occasion de la programmation d'une mégadistribution de logements. Pour cela, je me suis engagé à suivre personnellement ce programme, en plus des réunions hebdomadaires, les visioconférences chaque jeudi, pour évaluer le taux d'avancement et 'application des instructions. Tout est bon au sein de notre département pour assurer le plein succès de cette opération grandiose, à l'occasion de la commémoration du 60ème anniversaire du recouvrement de l'indépendance chère à tous les Algériens. Un dernier mot, Monsieur le ministre? Je tiens à remercier l'ensemble des walis, notamment celui d'Alger et d'Oran pour leur niveau de collaboration. Pour nous, c'est ce degré de collaboration qui nous a permis de fluidifier les prises de décisions et la vision de travail. Nous avions des bureaux d'études français chargés du suivi technique de ces projets de stade, que nous avons résiliés. Aujourd'hui, la dynamique qui prévaut dans notre secteur est due, justement, à cette abnégation de ces jeunes architectes et ingénieurs algériens et leur volonté affichée d'achever ces projets.