Environ 200 à 300 personnes ont manifesté mardi à Londres pour demander au gouvernement britannique de refuser d'extrader le fondateur de Wikileaks Julian Assange, poursuivi aux Etats-Unis pour une fuite massive de documents confidentiels, ont rapporté des médias. Après un long bras de fer judiciaire à rebondissements, la justice britannique a formellement donné son feu vert le 20 avril à la remise de l'Australien de 50 ans à la justice américaine, mais il revient à la ministre britannique de l'Intérieur Priti Patel de signer un décret d'extradition. Celui-ci peut être frappé d'appel. Les arguments de la défense de Julian Assange pour expliquer les raisons pour lesquelles il ne doit pas être extradé ont été déposés mardi, a tweeté son épouse Stella Assange. «L'affaire politique, la persécution politique de Julian Assange est à présent formellement dans les mains de Priti Patel», a déclaré le rédacteur en chef de Wikileaks, Kristinn Hrafnsson. Selon lui, Julian Assange, «privé de liberté depuis une décennie» est «réconforté par le fait qu'il remarque que le public et les politiques, partout dans le monde, se rallient à sa cause», «de plus en plus de personnes comprennent l'importance de cette affaire». Plus d'une vingtaine d'organisations de défense des droits humains et de la liberté de la presse, le soutiennent. Pour Amaru Narvaez-Reyes, un acteur de 25 ans venu manifester, l'extradition de Julian Assange «mettrait la peur dans le coeur de beaucoup de journalistes et empêcherait probablement beaucoup d'informations importantes de se retrouver sous l'oeil du public».Le fondateur de WikiLeaks est réclamé par la justice américaine qui veut le juger pour la diffusion, à partir de 2010, de plus de 700000 documents classifiés sur les activités militaires et diplomatiques américaines, en particulier en Irak et en Afghanistan. Il risque 175 ans de prison. Il avait été arrêté en 2019 après avoir passé plus de 7 ans réfugié dans l'ambassade d'Equateur à Londres.