Le fraîchement nommé ministre l'Industrie Pharmaceutique, Ali Aoun, est déjà sur le terrain et il a choisi, hier, le complexe antibiotical du groupe Saidal, à Oued-Harbil, ouest de Médéa. Et ce n'est pas un hasard s'il a consacré cette première sortie au niveau de ce site. Ali Aoun, en sa qualité d'ancien P-DG du groupe pharmaceutique public Saïdal, connaît bien les rouages du secteur et il est parfaitement conscient de la lourde mission qui' l'attend: s'assurer la disponibilité des matières premières utilisées dans la fabrication des médicaments dans le cadre de la souveraineté nationale. Accompagné du wali de Médéa, Djahid Mous, et d'une importante délégation ministérielle, le nouveau ministre a souligné l'impératif d'une «mise à niveau» du complexe antibiotical, filiale du groupe Saïdal, afin qu'il «puisse atteindre des niveaux de production en mesure de couvrir les besoins du pays.» «La mise à niveau des unités de production du complexe est devenue indispensable, au vu des défis qui attendent notre pays en matière d'indépendance en produits pharmaceutiques», a-t-il ajouté. Ledit complexe dispose, selon le ministre, «d'atouts suffisants, pour être relancé à nouveau et contribuer à fournir le marché national en antibiotiques et réduire, ainsi, la facture des importations». Poursuivant, Ali Aoun a fait état «d'un plan de mise à niveau(qui) sera mis en place incessamment et fera l'objet d'un suivi permanent et rigoureux». «La réactivation des ateliers de fabrication des produits pharmaceutiques de base (gélules-comprimés-sirops et gels-pommade), est l'autre priorité fixée par le ministre et ce dans le but de rentabiliser l'infrastructure existante et dégager de l'argent qui sera, ensuite, investi, dans d'autres projets», a ajouté le ministre. «Cette visite s'inscrit dans le cadre des instructions du président de la République, qui visent à suivre et identifier le lancement et les projets de production de matériels pharmaceutiques par le complexe public de Saidal pour élever la capacité de production du complexe à couvrir les besoins du marché et s'orienter vers l'exportation», affirme le même document. Une première sortie qui se veut être une démonstration reflétant le choix judicieux de Tebboune, de lui confier la responsabilité de ce secteur névralgique et sensible. Ali Aoun est, en effet, «l'homme qu'il faut à la place qu'il faut». Il faut savoir que le complexe «antibiotical» était le fleuron de l'industrie pharmaceutique algérienne dans les années 80. Cette unité était auparavant spécialisée dans la production d'antibiotique et de matière première, dimensionnée pour couvrir les besoins de l'Algérie et de toute l'Afrique, avec ses neuf réacteurs, l'unité de Médéa possédait une capacité de production de 750 tonnes de principe actif pénicilline et non-pénicilline issue de la biotechnologie sous forme injectable.