Le pas est désormais franchi. La banque nationale d'Algérie BNA est, finalement, la première banque algérienne a être agréée et à exercer officiellement, ses activités à l'étranger. Pour cette première opération, la BNA a choisi de se déployer sur le continent africain et, plus précisément, au Sénégal. Les instances monétaires et financières sénégalaises ont, ainsi, délivré, en date du 11 avril écoulé, l'agrément nécessaire pour la BNA, afin d'entamer ses activités réglementaires. L'opération d'agrément de la filiale de la BNA s'est déroulée en deux phases, à commencer par l'étude du dossier par la commission des finances de la banque centrale des Etats de l'Afrique de l'Ouest (Bceao) en Côte d'Ivoire, dans une première phase. La deuxième phase s'est déroulée au Sénégal par la présentation et l'étude de la stratégie d'investissements de la banque. Le président du conseil d'administration de la banque, directeur général de la BNA, Mohamed Lamine Lebbou dans une déclaration à l'APS, a estimé que l'aval des autorités monétaires a été «sans réserves». Avec un capital évalué à 100 millions de dollars, la filiale de la banque algérienne entamera ses activité effectives avant septembre 2023, a annoncé encore le DG de la BNA. Il convient de signaler que la capital social de cette première filiale d'une banque algérienne à l'étranger est composé de quatre actionnaires, dont le Crédit populaire d'Algérie CPA, la Banque extérieure d'Algérie BEA et la Banque de l'Agriculture et du Développement Rural Badr avec une quote-part de 20% chacun. Pour sa part, la Banque nationale d'Algérie BNA détient 40% du reste des actions de cette filiale. Il convient aussi de signaler que les démarches afférentes à ce projet d'implantation des banques algériennes à l'étranger ont été finalisées en début d'année, croit-t-on savoir. Il est attendu que d'autres banques publiques suivent cette initiatives, à travers l'implantation de leurs filiales respectives, à travers l'Afrique et même en Europe, notamment en Mauritanie, au Niger et en France. À ce propos, il est important de souligner que la Banque extérieure d'Algérie BEA est en phase d'obtenir son agrément en France, croit-on savoir. Toujours sur le continent africain, trois banques publiques dont la Banque Nationale d'Algérie BNA, le Crédit Populaire d'Algérie CPA et la Banque Extérieure d'Algérie BEA, sont en lice pour s'implanter dans plusieurs pays africains. Annoncées tout au long de l'année 2022, la création de succursales bancaires à l'étranger devra connaître, en principe, une mise à exécution durant l'année en cours. Cette première démarche traduit la volonté politique d'opérer une ouverture sur le monde extérieur et, particulièrement, sur l'Afrique qui constitue un investissement fiable pour le futur. Une voie, désormais, irréversible pour concrétiser les objectifs de déploiement et d'externalisation de l'économie algérienne. «Une opportunité pour le rayonnement de l'économie de l'Algérie, particulièrement sur le continent africain», disait encore Aïmene Benabderrahmane, alors grand argentier de l'Algérie. Longtemps réclamée par les opérateurs, cette importante opération représente une réelle opportunité pour les entreprises algériennes de se frayer un chemin dans la profondeur de l'Afrique. Bien que des opérateurs algériens ont déjà un pied à terre au niveau de nombre de villes et sites africains, réellement, attractifs. Elle est également une véritable aubaine pour ces banques algériennes, elles-mêmes pour développer leurs portefeuilles d'investissements respectifs dans un marché financier en pleine expansion.