Pour sa première sortie à l'étranger, le ministre des Affaires étrangères et de la Communauté nationale à l'étranger, Ahmed Attaf, a choisi un pays maghrébin frère. En sa qualité d'envoyé spécial du président de la République, Abdelmadjid Tebboune, Ahmed Attaf est arrivé, hier, à Nouakchott, la capitale de la République islamique de Mauritanie. Cette visite de travail s'inscrit dans le cadre du renforcement «des relations fraternelles, de la coopération et de la coordination entre les deux pays frères», indique un communiqué du ministère des Affaires étrangères. Attaf a eu des entretiens bilatéraux avec son homologue mauritanien, Mohamed Salem Ould Marzouk, après quoi ils se sont élargis pour inclure «les délégations des deux pays dans une séance de travail axée sur les relations bilatérales et les perspectives de poursuite des efforts ainsi que d'intensifier la concertation», a ajouté le communiqué du MAE précisant que cette visite permettra de concrétiser les hautes directives des dirigeants des deux pays à l'occasion de la visite d'Etat que le président Mohamed Ould Cheikh Al-Ghazouani a effectuée en Algérie en décembre 2021. En plus des questions d'intérêt commun aux niveaux maghrébin et arabe, les deux ministres ont passé au crible les développements dans la région sahélo-saharienne et au niveau continental en général. La visite de Ahmed Attaf intervient, en effet, dans un contexte marqué par une grave détérioration de la situation sécuritaire régionale. Au Mali, la violence terroriste a atteint un seuil intolérable depuis quelques jours. Dix civils et trois soldats ont été tués au cours de multiples incidents survenus samedi quand des djihadistes ont attaqué la zone de l'aéroport de Sévaré, au centre du pays. La même flambée de violence sévit au Burkina Faso où 8soldats et 32 paramlilitaires ont été tués dans une attaque terroriste le 15 avril dernier. La Libye est toujours en proie à un chaos durable entretenu par une multitude d'intervenants étrangers alors que la Tunisie, convalescente, fait face à des complots de déstabilisation fomentés dans les chaumières du Makhzen pour faire payer ses positions. La Mauritanie ne fait pas exception à cette hostilité marocaine pour lui faire payer son rapprochement stratégique avec l'Algérie. C'est également, une aubaine pour le Makhzen d'agiter le spectre de l'ennemi extérieur. Ebranlé, le Maroc tente d'allumer des contre-feux pour desserrer l'étau de la grave crise sociale. Excédé par l'indifférence du Makhzen face aux graves difficultés socio-économiques, le Front social marocain bouillonne. Toutes les villes marocaines connaissant des manifestations. La Mauritanie a fait le choix d'une coopération saine et honnête avec l'Algérie loin du chantage et du commerce de la drogue marocains. Avec l'Algérie c'est l'aide durable et des projets structurants à long terme qui ouvrent des perspectives sociales et économiques au peuple mauritanien. Entre Alger et Nouakchott, c'est la coopération d'égal à égal et un commerce équilibré. La coopération algéro-mauritanienne connaît une dynamique remarquable traduite par une série de mécanismes que sont la commission de concertation politique, la commission de suivi et la Grande commission mixte de coopération. Des mécanismes mis en place dans l'objectif de renforcer les acquis réalisés par les deux pays. Au plan économique, cette dynamique maintient sa tendance ascendante, à la faveur notamment, du lancement, sur instruction du Président Tebboune, de la ligne commerciale maritime Alger-Nouakchott et la réalisation de la route Tindouf-Zouérate qui devrait constituer un axe vital ouvrant la porte à l'Algérie sur les pays d'Afrique de l'Ouest.