Le plus vieux parti d'opposition, réuni en séminaire les 5 et 6 mai en cours, a appelé au rassemblement des forces patriotiques pour faire face aux multiples dangers qui guettent le pays. «Soucieux d'épargner à notre pays de nouvelles crises et de nouveaux traumatismes, le FFS réaffirme l'urgence d'un rassemblement des forces patriotiques», a écrit le FFS dans un communiqué rendu public, hier, détaillant que ce rassemblement doit s'articuler autour des deux référents historiques que sont l'appel du 1er Novembre 1954 et de la plate-forme de la Soummam. Dans cette nouvelle tentative de rassembler les forces patriotiques nationales, le FFS s'est engagé à proposer une alternative politique crédible qui réponde aux attentes des citoyens et qui «propulsera notre pays au rang de grande puissance régionale». Pour concrétiser son projet, le FFS dit s'appuyer sur les organisations de la société civile autonomes, les personnalités et les compétences nationales indépendantes. Le FFS est le deuxième parti politique à annoncer publiquement une initiative de sortie de crise. Avant-hier le prsésident du Mouvement El-Bina El Watani. Abdelkader Bengrina a affirmé, samedi dernier, à Alger, que l'édification de l'Algérie nouvelle «requiert la conjugaison des efforts de tous les acteurs du pays» pour former un front national uni. Dans l'allocution d'ouverture du deuxième congrès du parti au Centre international des conférences (CIC) rehaussé par la présence du ministre de l'Intérieur, des Collectivités locales et de l'Aménagement du territoire, Brahim Merad, en qualité de représentant du président de la République, de plusieurs membres du gouvernement, de personnalités nationales, de chefs de partis et de représentants de la société civile, Bengrina a précisé que l'édification de l'Algérie nouvelle «requiert la conjugaison des efforts de tous les acteurs du pays, pouvoir et opposition, partis, institutions et personnalités nationales, pour former ensemble un front national uni dans le cadre de l'action collective». Le président du Mouvement El-Bina a appelé ses militants à prendre part à la réforme nationale et à faire preuve de «sacrifice et de détermination pour avancer à pas sûrs sur cette voie». La démarche du FFS diffère, dans l'esprit et la lettre, de celle de Bengrina. En revanche, on peut, de prime abord, leur trouver un dénominateur commun: celui qui consiste à protéger le pays et lui épargner d'autres crises et d'autres drames. Tout le reste est sujet à débat et c'est ce que propose le FFS. Réitérant sa disponibilité à s'engager dans tout processus politique qui permettra l'élaboration d'un Pacte historique pour le parachèvement du projet national, il considère plus que jamais que «la principale ligne de démarcation est entre forces patriotiques et cercles antinationaux». Pour le FFS, il est urgent d'extirper le pays de ce statu quo. Le salut est dans un climat d'ouverture politique et une stratégie claire, audacieuse et ambitieuse. Ce sont là, explique le FFS, des critères à même de libérer les forces créatrices de richesses et qui réhabilitent la valeur du travail. À l'occasion de ce séminaire, le secrétariat national a adopté son programme d'action annuel et a engagé le processus d'élaboration de son projet politique, économique, social et culturel qui sera proposé aux Algériennes et Algériens. Dans le même communiqué, le parti de feu Ait Ahmed n'a pas manqué de rendre un vibrant hommage aux victimes des massacres du 8 mai 1945 commis par la France coloniale contre des manifestants algériens réclamant le droit à l'indépendance. «Le FFS continuera d'exiger que justice soit faite» sur ce crime contre l'humanité qui ne peut être rangé dans le registre des «détails de l'Histoire». Il appartient, ajoute le parti dans le même communiqué, aux autorités françaises de le reconnaître en tant que tel «avec ce que cela exige comme excuses officielles et réparations».