Ahmed Attaf a réagi aux propos tenus par son homologue française au sujet d'un couplet de l'Hymne national Qassaman. Dans une interview à l'agence italienne Nova, le ministre des Affaires étrangères a choisi l'arme de l'ironie pour répondre à son homologue Catherine Colonna. Cette dernière a jugé «à contretemps» la décision de jouer l'hymne Qassaman en entier. «Peut-être aurait-elle pu aussi critiquer la musique? Peut-être même que la musique ne lui convenait pas?», a ironisé Ahmed Attaf en visite de travail à Rome, première escale de son périple en Europe qu'il a mené, hier, en Serbie avant de se rendre en Allemagne. Attaf s'est dit d'abord «étonné par le fait que la ministre française des Affaires étrangères ait cru pouvoir exprimer une opinion sur l'Hymne national algérien». Il a souligné ensuite que «pour certains partis ou hommes politiques français, on a l'impression que l'Algérie est devenue un sujet facile à utiliser à des fins politiques». Sur sa lancée, il a ajouté qu'ils «nous parlent des accords sur le maintien des Algériens en France. Je ne comprends pas pourquoi ils font autant de bruit. Comme je l'ai dit plus tôt, ces gens adoptent ces attitudes pour saisir des opportunités politiques». Avant la réaction du chef de la diplomatie, c'était Abdelaziz Rahabi qui a considéré «choquantes, inappropriées et inacceptables» les déclarations de la ministre française. «Il est déplorable qu'un membre du gouvernement alimente un débat avec une déclaration inappropriée et inacceptable dans un contexte interne marqué par des campagnes de désinformation de la droite française qui ciblent l'Algérie et essaye de l'impliquer dans la politique migratoire française», a souligné l'ancien ambassadeur d'Algérie à Madrid. Loin de cette polémique, Ahmed Attaf poursuit sa tournée en Europe. Il était hier à Belgrade où il s'est entretenu avec son homologue serbe, Ivica Dacic. Les deux parties ont passé en revue «les moyens d'insuffler une nouvelle dynamique aux relations algéro-serbes après un recul au cours des neuf dernières années», selon un communiqué du MAE. Les deux ministres ont également «examiné les moyens de valoriser et de promouvoir le patrimoine historique commun de lutte contre le colonialisme, de coopération économique fructueuse et de coordination politique permanente dans le cadre du Mouvement des non-alignés (MNA)», lit-on dans le communiqué. Les deux parties ont ainsi convenu d'un plan d'action qui prévoit l'actualisation du cadre juridique, l'activation des mécanismes de coopération, notamment la commission mixte et le Conseil d'affaires algéro-serbe. En point de mire également l'intensification des visites officielles entre les deux pays, outre l'incitation des opérateurs économiques à l'exploitation des opportunités d'investissement et commerciales offertes. Concernant la coordination politique sur les questions régionales et internationales, Attaf a remercié son homologue serbe pour le soutien de son pays à la candidature de l'Algérie au poste de membre non permanent au Conseil de sécurité. De son côté, le ministre serbe a réitéré ses félicitations à l'Algérie, saluant sa disponibilité à travailler au sein de cet organe onusien central conformément aux principes et aux valeurs qui lient les deux pays dans le cadre du Mouvement des non-alignés. Les deux ministres ont convenu d'oeuvrer conformément au plan adopté et de suivre son exécution durant la visite qu'effectuera Ivica Dacic en Algérie avant la fin de l'année en cours. Ahmed Attaf a été reçu, hier, en fin de journée par le président serbe, Aleksandar Vucic, à qui il a transmis les salutations du président Tebboune, et lui a «renouvelé l'invitation pour effectuer une visite en Algérie en vue d'oeuvrer ensemble à insuffler une nouvelle dynamique aux relations algéro-serbes».