Afin d'amortir le choc de la rentrée scolaire sur les bourses des ménages, beaucoup de communes de la wilaya de Tizi Ouzou débloquent des enveloppes budgétaires pour doter les enfants du cycle primaire de trousseaux scolaires. La rentrée scolaire arrive à grands pas et les parents retiennent déjà leur souffle. Beaucoup de frais et beaucoup de dépenses pour doter les enfants d'articles scolaires. Ils retiennent leur souffle parce qu'ils appréhendent surtout les fâcheuses augmentations des prix quii ont été constatées ces dernières années. Toutefois, les mêmes parents comptent relativement sur les quelques amortissements permis par l'allocation versée par les pouvoirs publics. Ces trois dernières années, une autre démarche est en train de faire son chemin au niveau des communes pour aider les parents à traverser sans grands dégâts, la rentrée scolaire saignante pour les bourses. En effet, les assemblées élues deviennent de plus en plus nombreuses à consacrer des parts de budget àfin de doter les élèves du cycle primaire de trousseau scolaire. Cela a commencé dans la commune de Makouda, une trentaine de kilomètres au nord du chef-lieu de la wilaya, où l'APC a distribué des trousseaux scolaires à tous les élèves du cycle primaire de l'ensemble de ses écoles. Puis ce fut à Boudjima et l'initiative a commencé à se généraliser à travers la wilaya. L'année dernière, plus de la moitié des communes ont assuré les frais des trousseaux scolaires aux élèves. Les premiers jours de la rentrée, les enfants reçoivent leurs trousseaux gratuitement. Des lots contenant un cartable, des cahiers, des couleurs, des stylos et d'autres articles. Cette initiative très appréciée par les parents ne touche, cependant, pas les grandes communes comme Draâ Ben Khedda. Une commune riche, mais qui ne parvient même pas à assurer le transport scolaire à tous les enfants. Toutefois, les parents qui observent ce qui se passe dans d'autres communes attendent la réaction de leurs communes appelées à suivre le pas des autres. Bon gré, mal gré, les parents se préparent toujours à assurer ces achats de leurs propres bourses. Ce qui est constaté ces derniers jours. Beaucoup de parents commencent à acquérir ces articles, mais cela ne provoque paspour autant de queues devant les buralistes et les libraires pour une raison très simple. Le ministère de l'Education a pris une mesure qui a aidé les parents à assurer ce volet des mois avant la rentrée en adjoignant la liste des articles à acheter aux derniers bulletins de l'année écoulée. Une mesure qui a grandement contribué à éviter la pression des premiers jours de la rentrée sur les articles scolaires. Beaucoup de parents ont déjà acheté les articles. Certains parents, plus prévoyants, ont procédé à ces achats, à la fin de l'année scolaire passée alors que d'autres ont procédé par étape en répartissant les achats sur les mois de juin et de juillet. Ce qui a représenté une bouffée d'oxygène pour les bourses qui entament ainsi cette rentrée sans grandes difficultés. Des difficultés relatives entre autres à la cherté des articles scolaires dont les prix ont quintuplé ces dernières années. Certains parents interrogés dans les librairies reconnaissaient tous la difficulté d'assurer les achats. «Ce n'est pas difficile pour les parents qui ont un seul enfant scolarisé. Mais, ceux qui ont en plusieurs souffrent. Vous imaginez, le cartable qui coûtait, il y a quelques années, 500 dinars est cédé aujourd'hui à 6000 dinars?», déplore un parent qui dit avoir trois enfants au primaire. Pour d'autres, le problème ne se pose pas au niveau des prix mais plutôt avec la charge des programmes scolaires. «Beaucoup de matières signifie beaucoup d'articles. Je me souviens qu'on nous demandait un seul cahier pour plusieurs matières quand j'étais à l'école. À présent, les enfants doivent posséder plusieurs cahiers pour chaque matière. C'est invraisemblable», regrette un vieil homme accompagné par près d'une dizaine de ses petits-enfants. Enfin, notons que parallèlement au travail d'accompagnement des parents au volet des articles scolaires, les communes reprennent peu à peu leurs capacités à prendre en charge les écoles primaires qui sont à leur charge. Outre les enveloppes consacrées par les pouvoirs publics au chapitre du transport scolaire, certaines communes ont anticipé sur les évènements en signant des conventions avec des transporteurs privés afin de faire du ramassage scolaire. C'est le cas de la commune de Boudjima où le président d'APC a procédé à la signature des conventions avec les propriétaires des bus pour assurer le transport scolaire aux élèves du primaire. L'année passée, le transport, dans la même commune, a concerné tous les paliers grâce à la décision des pouvoirs publics de doter les collectivités locales d'instruments financiers et juridiques pour ce genre de convention avec le secteur privé du transport outre les bus scolaires distribués gratuitement pour les communes.
