Les affrontements continuaient hier entre les fedayine palestiniens et l'armée sioniste, au lendemain de la vaste offensive baptisée «déluge d'Al-Aqsa», depuis la bande de Ghaza. Des milliers de roquettes ont été tirées samedi, tandis que des combattants se sont infiltrés sur le territoire sioniste, pour détenir plus de 100 prisonniers. De source palestinienne, il y aurait de nombreux officiers supérieurs parmi ces détenus. Au lendemain de l'offensive sans précédent des fedayine qui a fait des centaines de morts et de blessés dans les colonies juives, l'armée sioniste cherche à évacuer tous les colons aux alentours de la bande de Ghaza. Le ministère palestinien des Affaires étrangères a pour sa part appelé samedi à la tenue d'une réunion d'urgence de la Ligue arabe, suite à l'agression sioniste en cours contre Ghaza qui a fait 313 martyrs et 1990 blessés. Les membres du Conseil de sécurité de l'ONU se réunissaient hier soir pour des consultations privées d'urgence sur la question palestinienne, au moment où les raids sionistes se poursuivent. Deux touristes israéliens et leur guide égyptien ont été tués hier par un policier, à Alexandrie, sur la côte égyptienne, une attaque rare contre un groupe de touristes sionistes, au lendemain de l'offensive palestinienne. Le secrétaire général de la Ligue arabe, Ahmed Aboul-Gheit, a affirmé que la communauté internationale est entièrement responsable de l'inaction face la politique agressive de l'entité sioniste en Palestine occupée.»La mise en oeuvre continue par l'entité sioniste de politiques violentes et extrémistes est une bombe à retardement qui prive la région de toute opportunité sérieuse de stabilité dans un avenir proche», a-t-il averti dans un communiqué de la Ligue arabe, dénonçant les agressions accrues contre Ghaza, où au moins 232 Palestiniens sont tombés en martyrs et 1697 autres blessés. En France, une vive polémique a été déclenchée par la Première ministre Elisabeth Borne qui a évoqué une «forme d'antisémitisme» de la part du parti de la gauche radicale, La France insoumise. Samedi, LFI a estimé dans un communiqué que «l'offensive armée de forces palestiniennes menée par le Hamas intervient dans un contexte d'intensification de la politique d'occupation israélienne à Ghaza, en Cisjordanie et à Jérusalem-Est». Le leader du parti, Jean-Luc Mélenchon, a jugé que «toute la violence déchaînée contre Israël et à Ghaza ne prouve qu'une chose: la violence ne produit et ne reproduit qu'elle-même». Des prises de position appuyées par le député LFI, Louis Boyard, pour qui cela fait «trop longtemps que la France ferme les yeux sur la colonisation et les exactions en Palestine. Trop longtemps que la France renvoie dos à dos la violence de l'Etat israélien et celle de groupes armés palestiniens». Les Brigades Ezzedine Al-Qassam, branche militaire du Hamas, ont annoncé avoir déclenché l'opération «déluge d'Al-Aqsa» contre l'Etat hébreu et tiré plus de «5.000 roquettes» pour «mettre fin aux crimes de l'occupation». L'entité sioniste occupe depuis 1967 la Cisjordanie, un territoire palestinien, et la partie orientale de Jérusalem, et impose un blocus à Ghaza depuis que le Hamas y a pris le pouvoir en 2007.»Nous sommes sur le point de remporter une grande victoire», a affirmé Ismaïl Haniyeh, le chef du Hamas. Le mouvement a appelé «les combattants de la résistance en Cisjordanie» ainsi que «les nations arabe et musulmane» à rejoindre son combat.